Dans le pays des Abers, les peintures de la chapelle de Lanvélar à Plabennec-Kersaint (Finistère) font peau neuve. C’est une restauratrice intervenant régulièrement dans l’émission « Affaire Conclue » (France 2) qui intervient sur ces tableaux. Le public peut assister aux opérations et contribuer à la remise en état de l’édifice.
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« Et ça colle ! Gagné, gagné ! ça c’est formidable ! Le nuage devient très blanc, regardez ! ».
Penchée sur un tableau au milieu de la chapelle Notre-Dame des Grâces de Lanvélar, lunettes juchées sur le bout du nez, Francine Grisard tamponne délicatement la peinture avec un tissu blanc imprégné d’alcool et d’isooctane (un extrait de pétrole). « J’enlève le vernis jauni. Il altère la lisibilité de la couche picturale (…) Le vernis vieillit très vite donc au bout de quarante ans, il faut l’enlever. Et là, je suis très contente, très très contente du résultat », s’enthousiasme la restauratrice qui intervient régulièrement dans l’émission « Affaire conclue » diffusée l’après-midi sur France 2.
Un peu plus tôt dans la journée, ce 14 juillet, Francine Grisard a découvert le travail qui l’attend dans la chapelle de Plabennec-Kersaint. Deux tableaux à nettoyer, restaurer. C’est la première étape de travaux plus importants dont l’édifice religieux a bien besoin. Concernant ces peintures, la restauratrice n’aura pas trop de deux semaines d’un travail minutieux à raison de « huit à dix heures de travail chaque jour ».
Le tableau n’a pas été collé sur un support plan. On ne pourra pas corriger ça. Il y en a du travail ! «
Francine Grisard
Restauratrice de tableaux
Francine Grisard est une passionnée. « Cet ange Gabriel est très beau avec ses ailes magnifiques. C’est remarquable ! Mais là, il y a des déjections d’insectes ou de bestioles… Là, beaucoup de soulèvements. Ici on a énormément de craquelures. Le tableau n’a pas été collé sur un support plan. On ne pourra pas corriger ça. Il y en a du travail ! «
Ici un ange Gabriel, là la Vierge Mère avec l’Enfant tenant un chapelet. L’ensemble s’avère très endommagé par des décennies d’humidité, de poussière, de couches de vernis mal posées.
« Sur le plan commercial, ces toiles ne valent pas plus de cinquante euros. Mais ici, on est dans un lieu sacré. Ces oeuvres là sont ici depuis plus d’un siècle. Il y a le respect de l’oeuvre issue d’un art populaire mais aussi qui a probablement reçu beaucoup de dévotion. Il y a encore cinquante ans, on faisait des pélerinages ici (…), rappelle la restauratrice. Il faut considérer cela avec un grand respect. Non seulement, penser à l’oeuvre mais aussi à celui qui les a peintes avec énormément de passion et de dévotion. On parle là d' »arte povera » autrement dit l’ « art pauvre » au sens noble du terme. Et il mérite d’être restauré autant que les oeuvres qui ont une grande valeur commerciale. »
Patiemment, Francine Grisard va tenter de redonner leur éclat aux deux peintures. Elle a prévu de rester jusqu’au 27 juillet. Le public peut assister à ces opérations de restauration. Libre à chacun de participer au financement des travaux de restauration de la chapelle qui en a bien besoin.
Car depuis cinquante ans, les peintures ne sont pas les seules à avoir souffert. Des vitraux cassés qui laissent la pluie et le vent entrer, une charpente dépourvue de voûte, des moisissures sur certaines maçonneries… Le montant total des travaux pour la chapelle Notre-Dame des Grâces est évalué à 180 000 euros. Une cagnotte en ligne a été lancé via la Fondation du patrimoine.
La chapelle Notre-Dame des Grâces a besoin de 180 000 euros pour être restaurée.
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© France Télévisions
Elle reste pourtant pleine de charme, cette petite chapelle du pays des Abers. Construite en 1837 à partir des ruines de la chapelle Saint-Michel. Jusqu’à la fin des années 1960, on y célébrait le culte régulièrement, ainsi que le pardon qui avait lieu au mois de septembre. Une procession partait du bourg de Kersaint. Kersent Coz signifiant “ancien village des saints” en Breton.