Un harnais flambant neuf sur le dos, Titus grimpe les marches deux par deux, porté par l’euphorie de ses premières sorties dans les rues de Marseille. Ce labrador de trois ans termine sa première semaine de service aux côtés de Sarah, sa nouvelle maîtresse, malvoyante. Début juillet, l’association Les Chiens Guides d’Aveugles lui a offert le 697e compagnon dressé depuis la création de cette structure, il y a presque 60 ans.

Au bout de la laisse, Sarah, confie dans un sourire : « Titus m’enlève les trois quarts des difficultés que j’avais au quotidien. Marseille je l’aime, mais c’est une ville compliquée à parcourir pour les malvoyants. »

Une ville difficilement praticable

Même pour une balade au parc Longchamp, le parcours pour s’y rendre peut relever de l’épreuve : « Titus s’est pris trois fois la tête dans les portiques du métro en deux jours… Notre seule solution c’est de passer en courant », regrette sa nouvelle maîtresse. « Aux Cinq Avenues, aucun feu n’est sonore, et même le parc en lui-même est inadapté », complète Audrey Blazquez, éducatrice du chien guide d’aveugle.

Depuis le début du mois, le labrador a donc patiemment appris les trajets qui composent le quotidien de Sarah, assistante sociale. « Mais même le Vieux-Port, le boulevard Sakakini, et la Canebière ne sont pas entièrement équipés. Les trottoirs sont tout le temps encombrés », souffle Sarah.

En 2025, la Ville de Marseille a développé « My Easy Access« , une application de navigation urbaine pour personnes à mobilité réduite. « C’est un début, mais il reste beaucoup à faire ! », assure Isabelle Laussine, l’adjointe au maire chargée des personnes en situation de handicap. Surtout dans les transports, appuie-t-elle : « Beaucoup payent pour un service mal rendu. C’est tout simplement ce que j’appelle de la discrimination. »

Démarrez la conversation

Votre opinion compte pour nous. Rejoignez la communauté laprovence.com en réagissant sur l’article « À Marseille, on a le minimum » : même avec un chien guide, être malvoyant reste une épreuve.