Après un début de saison compliqué, Eliott Boulet a répondu présent sur la version Espoirs de Paris-Roubaix. Malgré deux chutes et un souci mécanique qui l’a contraint à changer de vélo, le Breton de la Conti Groupama-FDJ est allé chercher une place dans le Top 10 d’une épreuve dominée par les Lidl-Trek (voir classement). Bien que déçu du scénario, la satisfaction primait tout de même chez l’Espoir 1ère année comme il l’a expliqué à l’arrivée à DirectVelo, sur le vélodrome de Roubaix.

DirectVelo : Te voilà dans le Top 10 de Paris-Roubaix Espoirs !
Eliott Boulet : J’ai fait un début de saison très mauvais. Je ne sais pas trop pourquoi, je faisais tout bien à l’entraînement mais je trouvais que j’étais nul. Le week-end passé, à la Boucle de l’Artois, j’ai pété sur du plat. Du coup, cette semaine, à l’entraînement, j’ai préféré borner au lieu de récupérer avant Paris-Roubaix. J’ai fait de la force, et j’ai senti ces derniers jours que j’étais super bien. Je me sentais confiant avant la course, même s’il y avait des gros noms au départ, comme Albert Philipsen.

Quel était ton objectif au départ ?
Je voulais gagner, mais je m’étais fixé comme objectif de faire une bonne course et d’être content de moi à l’arrivée. Au fur et à mesure de la course, je changeais mon objectif : Top 10, Top 15, Top 10, peut-être Top 5… Mais je suis tombé deux fois. J’étais tout le temps bien placé, mais je n’ai pas eu de chance. La première chute, il y a eu une grosse vague. Et la seconde, j’étais dans les 10 premiers mais dans un virage, tout le monde a glissé de l’avant. J’ai laissé du jus les deux fois pour revenir. J’ai pu remonter du monde dans les secteurs pavés.

« J’ÉTAIS TOUJOURS LÀ »

Ce qui montre que tu étais très bien…
Je me sentais super bien, mais comme les favoris qui font Top 5 devant moi n’ont pas trop bougé pendant toute la course, ils ont pu mettre leurs cartouches là où il fallait. Et moi, j’ai mis les trois quarts de mes forces dès le début pour revenir. J’ai même dû changer de vélo car, sur un secteur pavé, un coureur a tapé mon dérailleur et il s’est mis en mode sécurité. Du coup, j’ai refait un effort pour rentrer, et j’ai dit à mon directeur sportif, Jéjé (Jérôme Gannat), qu’avec tous les efforts que j’avais faits avant, ça allait être compliqué.

Pas tant que ça, au final…
Ça pétait au fur et à mesure, et j’étais toujours là. Mais plus ça allait, plus je sentais que je commençais à être dans le dur, mais je me suis accroché. Je n’ai rien lâché jusqu’à la fin. Sans cette malchance, je pense qu’il y avait moyen de faire un super truc. J’ai dû boucher beaucoup de trous, alors sur une course dure comme celle-là, le moindre petit grain de sable peut tout faire foirer. Je n’avais plus beaucoup de réserves en fin de course. Mais je suis quand même content, je ne suis qu’Espoir 1.

« RESTER SUR CETTE DYNAMIQUE »

Que représente pour toi Paris-Roubaix ?
Pour moi, c’est la plus belle course de l’année, après le Championnat du Monde et le Tour de Bretagne. C’est une course qui fait rêver. Quand je suis tombé et que je revenais, mes coéquipiers me disaient que c’était trop stylé. J’adore cette course. L’année dernière, en Juniors, je n’avais pas eu de chance. J’étais dans le groupe qui jouait la gagne, et je crève, puis je casse ma roue… Mais cette année, j’étais plus fort, alors j’arrive à faire 7e. Même s’il y a un peu de déception vu le scénario, je suis content.

Ça va te relancer pour la suite de la saison…
Je vais essayer de rester sur cette dynamique, et de réussir à refaire des performances comme celle-là. J’ai essayé de perdre du poids un peu avant Roubaix. Je pense que j’étais un peu encrassé tout le début de saison, et là, je fais attention à ce que je mange. Je bosse un peu mieux, du coup les performances sont meilleures. La semaine prochaine, je vais faire Liège-Bastogne-Liège, où j’aiderai mes coéquipiers. Puis il y aura le Tour de Bretagne où j’irai pour les étapes, et pourquoi pas un Top 10 au général.