Depuis des mois, le maire de La Trinité, Ladislas Polski, ne cesse de le marteler: « L’arrivée du tram est irréversible, c’est une chance ». Pour l’élu, cette ligne de 7,6km est appelée à transformer en profondeur le quotidien des habitants de l’Est de Nice et de la vallée des Paillons.

La ligne 5 du tramway, qui doit desservir la vallée du Paillon depuis le palais des expositions de Nice était prévue en 2028 à Drap et à La Trinité. Elle ne se fera finalement pas avant 2031.

16 stations, 25 minutes de trajet, une rame toutes les 8 minutes: la ligne 5 du tramway promet une nouvelle ère de mobilité, avec un désengorgement annoncé de l’axe La Trinité – Nice.

Mais dès l’annonce du tracé (1), les critiques n’ont pas tardé à fuser. Zones inondables, coupures du Paillon, circulation aggravée… les opposants locaux s’alarment. Aujourd’hui, l’enquête publique préalable aux travaux, prévue pour le second semestre 2025, ravive les tensions.

Lors de la dernière séance municipale, la majorité a naturellement voté un avis favorable à l’étude d’impact environnemental. Mais l’ambiance a viré à l’orage lorsque l’opposition a pris la parole.

« Constance dans le rejet du projet »

Conseillère d’opposition, Isabelle Martello réitère sa position et questionne, « comment faire croire aux Trintaires que le tramway va arriver chez nous avec ce tracé. Ce trajet traverse des zones inondables, coupe le Paillon à six reprises et va aggraver la circulation. 70% des habitants des Paillons vont vers l’autoroute et non sur Nice ».

Virginie Escalier, autre opposante, emboîte le pas et salue « un projet qui avance » mais l’élue pointe du doigt: « Le parking à trois niveaux [qui] va créer un bloc de béton supplémentaire. Et, le maintien en sens unique du boulevard de l’Ariane va continuer à causer des soucis « .

Puis le ton monte.  » Quand vous étiez en responsabilité, vous n’avez rien fait. Aujourd’hui vous êtes contre tout », attaque Ladislas Polski à l’encontre d’Isabelle Martello. Il estime que son opposante a « une forme de constance dans le rejet du projet ».

Sur le tracé, en réponse aux deux conseillères « c’est une vallée avec du relief il ne peut être parfait. Trois arrêts vont desservir la Trinité avec des nuisances qui vont concerner surtout le voisin niçois à l’Ariane. La gare multimodale et le parking vont changer en bien factuel notre commune ».

Isabelle Martello enchaîne: « Et les nuisances pendant les travaux? ».

Réponse cinglante du maire de La Trinité: « Il faut voir un peu plus loin que le bout de son nez quand on est en responsabilité…. Si pour vous, des travaux qui vont diminuer de 18.000 par jour le nombre de véhicules ne sont pas une bonne visée, je ne sais plus quoi vous dire, ça ne m’étonne pas qu’à l’époque vous n’ayez rien fait…. ».

Dans un communiqué, publié hier, les élus communistes de La Trinité se réjouissent « de l’avancée du projet (…) structurant, soutenu par une délibération municipale favorable à l’évaluation environnementale dans le cadre de l’enquête publique [qui] marque une étape décisive pour la mobilité durable dans la vallée du Paillon ».

Malgré les débats enflammés, la délibération a été adoptée à la majorité avec deux votes contre.

1. La ligne doit franchir s le Paillon à six reprises: l’aménagement du pont Garigliano à Nice, « le doublement du pont Anatole-France entre L’Ariane et La Trinité, la construction de quatre ouvrages au niveau du pont Roma à La Trinité, de la pénétrante du Paillon en entrée et en sortie des Chênes verts à Drap et de la salle Jean-Ferrat à Drap », avaient expliqué, en mars, Ladislas Polski, maire de La Trinité et Robert Nardelli, marie de Drap.