Voilà une performance qui pourrait donner des idées à Jorge Martin, avant son retour à la compétition en Tchéquie ce week-end. L’Espagnol est sur le flanc depuis sa chute au Qatar, à l’issue de laquelle il s’est sérieusement blessé. Comme lui, Luca Marini a manqué plusieurs week-ends de course après être violemment tombé fin mai lors d’une journée d’essais au Japon en prévision des 8 Heures de Suzuka. 

Victime d’une luxation de la hanche, de lésions ligamentaires au genou, de fractures du sternum et de la clavicule, ainsi que d’un pneumothorax, le demi-frère de Valentino Rossi a vu sa saison basculer. Une convalescence longue et douloureuse était nécessaire. Mais après un mois et demi d’arrêt, Marini a reçu le feu vert de la direction médicale pour participer au Grand Prix d’Allemagne.

« Je ne me sens pas à 100 %, c’est certain. Ma récupération va prendre du temps, mais je vais essayer de faire de mon mieux dans toutes les conditions météorologiques », déclarait-il prudemment samedi, sans se fixer d’objectif précis.

Éliminé dès la Q1 et modeste 16ᵉ lors du Sprint, l’ancien pilote VR46 a repris ses marques progressivement. Dimanche, il s’est surpassé en livrant une course pleine de courage, conclue à une brillante 6ᵉ place. « Je suis très fier de ce week-end, nous avons fait du super travail », savourait-il après l’arrivée. « La journée de samedi, sur le mouillé, m’a beaucoup aidé : physiquement, c’est bien plus facile à piloter. Mais dimanche, c’était beaucoup plus dur. Dès le 7ᵉ tour, je me suis dit : “il en reste encore 23, ça va être long !” Dans certains virages à gauche, je n’avais pas assez de force pour tenir le guidon et attaquer. C’était très difficile. »

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Marini en mission pour sauver sa place

Difficile, mais pas impossible pour le numéro 10, héroïque de détermination. Il s’est offert le luxe de dépasser et de résister à ses anciens coéquipiers Brad Binder (KTM, 7ᵉ) et Jack Miller (Pramac Yamaha, 8ᵉ). « C’était une belle bataille ! Avec Jack (Miller) et Brad (Binder), c’est toujours très intense, mais j’ai pris du plaisir. Je vais essayer de faire encore mieux et de continuer à m’amuser à Brno, comme avant ma blessure. J’attends des évolutions, mais elles ne viendront que dans quelques courses. Quand le nouveau package arrivera, nous pourrons gagner quelques dixièmes. »

En attendant, Luca Marini aurait tout intérêt à poursuivre sur cette lancée, en parallèle de sa récupération. Son avenir en MotoGP reste flou : en fin de contrat, il voit son guidon menacé par les ambitions de Johann Zarco, en quête d’un dernier contrat officiel, mais aussi par Jorge Martin, qui envisage un possible départ d’Aprilia.

Ces derniers jours, le climat semble toutefois s’apaiser entre le champion du monde en titre et le constructeur de Noale. La RS-GP fait ses preuves entre les mains de Marco Bezzecchi, auteur de trois podiums consécutifs entre les Pays-Bas et l’Allemagne, avant une chute alors qu’il occupait solidement la 2ᵉ place. Ses performances pourraient peser dans les discussions entre Jorge Martin et Massimo Rivola, patron d’Aprilia.

Cela n’empêchera pas Luca Marini d’être exposé à la menace que représente Johann Zarco, déterminé à obtenir un contrat de deux ans, sans doute le dernier de sa carrière en MotoGP. Reste à savoir si ce sera chez LCR… ou au sein de l’équipe d’usine, au détriment de Marini. Une partie de la réponse dépendra de l’Italien lui-même.

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