Après une journée de samedi désastreuse, Pecco Bagnaia a modestement relevé la tête dimanche, en Allemagne, en décrochant une place sur le podium d’une course dont il ne restait toutefois que dix pilotes à l’arrivée. Son manque de performance par rapport à son coéquipier, mais aussi par rapport au potentiel que le binôme qu’il forme avec la Ducati a eu ces dernières années, reste criant, inquiétant même, et personne à Borgo Panigale ne cherche à le nier.

À l’heure du bilan de ce déplacement en Allemagne, qui marquait le cap de la mi-saison, Davide Tardozzi a d’abord voulu souligner le baume au cœur apporté par cette troisième place. « Après le petit désastre du sprint, il fallait se rattraper et Pecco a fait un podium. Il est vrai que plusieurs pilotes sont tombés devant lui et qu’il n’a pas réussi à rattraper Álex Márquez, mais je crois qu’il s’est aussi un peu limité en voyant autant de chutes », a réagi le team manager dimanche à la chaîne italienne Sky Sport MotoGP.

« Je suis très confiant pour Brno », a poursuivi Davide Tardozzi, précisant que l’équipe étudie les différents types de situations observées dernièrement. « Parce qu’au fond, à Assen, ça s’est très bien passé, donc nous devons comprendre pourquoi ça n’a pas été aussi bien au Sachsenring. »

Davide Tardozzi, team manager de l'équipe officielle Ducati

Davide Tardozzi, team manager de l’équipe officielle Ducati

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Il était saisissant de voir à quel point Bagnaia semblait perdu samedi, sous la pluie du Sachsenring, où son manque chronique d’adhérence et de sensations s’est traduit par une 11e place sur la grille (le dernier temps de la Q2) puis la 12e à l’arrivée du sprint, à 20 secondes du vainqueur. Mais une nouvelle fois, au cours du week-end, l’Italien est passé de propos extrêmement négatifs à un discours empreint d’optimisme. Une versatilité qui s’inscrit dans le temps et qui rend la compréhension de sa situation compliquée mais qui, selon Davide Tardozzi, reflète précisément la complexité du problème de fond.

« C’est ça le problème », a-t-il réagi lorsque le bilan déconcertant du sprint a été évoqué, « parce que nous n’avons pas compris la cause de ce manque total de grip, surtout à l’arrière. Les ingénieurs ont travaillé sur la question et, au warm-up, ça allait raisonnablement mieux pour lui. Il était à une seconde de Marc, mais à trois dixièmes du troisième, il y avait donc un progrès. Ceci étant dit, je suis convaincu qu’à Brno, nous progresserons encore, c’est un fort espoir. »

Si la cause du problème reste méconnue, les symptômes, eux, sont inchangés depuis le début de la saison, avec un Bagnaia manquant grandement d’adhérence par rapport aux autres pilotes Ducati. « Quand le pneu avant chauffe, Pecco est en difficulté. Nous n’avons pas encore bien compris la raison », a admis Davide Tardozzi.

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Foto di: Alexander Trienitz

« Mais je répète que je suis très confiant pour Brno. Le bitume est neuf et offre beaucoup de grip, et ça pourrait clairement aider les performances de Pecco. Malheureusement, ça reste la même problématique depuis le début de l’année, mais Gigi [Dall’Igna] et les ingénieurs y travaillent dur. Nous avons le devoir absolu de ramener Pecco aux positions qu’il mérite et en lutte pour la victoire face à Marc. »

« La situation ne s’est pas énormément améliorée »

Ducati continue donc de chercher une solution, mais en attendant, Pecco Bagnaia a déjà passé une moitié de championnat dans cette situation, et nombreux sont ceux qui, de l’extérieur, s’imaginent l’extrême difficulté de la gérer d’un point de vue mental. Davide Tardozzi n’a cependant aucun doute sur la résistance du double champion du monde.

« L’équipe lui transmet le fait de n’avoir absolument pas perdu confiance en lui. Je crois que c’est déterminant pour avoir la force d’aller de l’avant alors que les problèmes restent les mêmes depuis 11 courses. Ceci étant dit, nous persévérons, nous ne baissons pas les bras, et une des caractéristiques de Pecco est précisément celle-ci : le fait de tenir bon, grâce à la conscience qu’il a de ses capacités et de son talent. »

Il va néanmoins falloir plus que des podiums pour contenter un pilote qui a tant été habitué à gagner depuis trois ans. « Si je dois être sincère, le podium c’est bien, mais Pecco doit faire quelque chose de plus », a également admis Davide Tardozzi. « Peut-on dire que, parce que nous avons obtenu un podium, nous devons être contents ? Non. Pecco doit occuper d’autres positions, et avec une autre vitesse. »

« Le fait qu’il ait à nouveau terminé à quatre dixièmes d’Álex et qu’il n’ait pas réussi à l’attaquer fait réfléchir. Techniquement, les ingénieurs et Gigi réfléchissent à quoi faire. Je veux dire, malgré le podium, la situation ne s’est pas énormément améliorée. C’était peut-être un peu mieux à Assen, mais il y avait malgré tout le même problème. »

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