Après la présentation des orientations budgétaires du premier ministre mardi, la numéro un de la CGT Sophie Binet pointe du doigt des «régressions sociales», quand la CFTC juge que «les efforts ne sont pas partagés et équitables».
Vers des manifestations contre le plan de redressement des finances publiques de François Bayrou ? Invitée sur RTL, ce mercredi 16 juillet, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé à la «mobilisation» après les annonces budgétaires du premier ministre mardi. «La CGT va tout faire pour empêcher ces régressions sociales, pour empêcher qu’elles rentrent en vigueur», a promis Sophie Binet. «Nous débattrons avec les autres organisations syndicales de la façon d’arriver à mettre en échec le gouvernement», a-t-elle déclaré, appelant «l’ensemble des travailleurs et des travailleuses qui sont choqués par ces annonces» à se mobiliser dès la rentrée.
Déjà, dans un communiqué publié mardi soir, la centrale de Montreuil fustigeait «une année noire pour le monde du travail et de nouveaux cadeaux pour les entreprises», et un plan d’économies en forme de «déclaration de guerre aux droits des travailleuses et des travailleurs». Le syndicat s’oppose notamment à la suppression de deux jours fériés, à l’«année blanche» ou encore au déremboursement de certains médicaments.
Vers «une riposte à la hauteur des attaques»
«Pour FO, la rigueur et l’austérité c’est non !», a lancé de son côté Force ouvrière dans un communiqué, critiquant des mesures d’économies non chiffrées pour les entreprises et les plus riches. «La facture du quoi qu’il en coûte ne doit pas peser sur les travailleurs», affirme le syndicat, assurant notamment que «les retraites ne contribuent pas au déficit de la France», que «l’assurance maladie est équilibrée» et que la baisse de l’indemnisation de l’assurance-chômage «n’a aucun effet sur le retour à l’emploi». FO promet de solliciter «les autres organisations syndicales pour une riposte à la hauteur des attaques».
Invité sur BFM Business mardi soir, le président de la CFTC, Cyril Chabanier, a également critiqué les mesures présentées par François Bayrou. «La CFTC est évidemment consciente qu’il faut réduire la dépense. Mais encore faut-il que les efforts qui soient demandés soient partagés et équitables», a-t-il déclaré, jugeant que «les efforts ne sont pas partagés et équitables», avec «rien qui est demandé sur les entreprises».
De son côté, le président de la CFE-CGC, François Hommeril, s’est dit ce mercredi matin sur BFMTV «très en colère» face à un «projet qui consiste à taper sur les salariés, les chômeurs et les malades». «François Bayrou constate une situation économique catastrophique, mais quel est le motif de cette catastrophe ? C’est quand même un peu la politique qui est menée en France depuis 10 ans qui finalement vide les caisses, creuse le trou de la dette sans aucune efficacité économique», a-t-il fustigé. Pour le syndicat Solidaires, «les mesures annoncées sont inacceptables», et «constituent une véritable offensive contre les plus pauvres, les travailleurs et travailleuses, les retraités, et les chômeurs». Il appelle donc «à construire dès à présent les mobilisations à même de nous faire gagner».