Par

Charlotte Lesprit

Publié le

16 juil. 2025 à 12h41

La profession scrute le moindre accord, reste alerte et pour cause : pour les producteurs girondins, le marché américain est loin d’être négligeable. Sara Briot-Lesage, responsable des relations presse au Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), reconnaît que la profession est, d’ici au 1er août 2025 — date d’entrée en vigueur de ces nouvelles taxes douanières — dans l’expectative : « Les vins de Bordeaux ont toujours été une victime collatérale de conflits variés. Les États-Unis sont un marché historique très important. Ces négociations nous dépassent : nous attendons et nous ne pouvons rien faire. »

En effet, les tensions commerciales sont à leur comble entre l’Union européenne et les États-Unis depuis que Donald Trump a annoncé, samedi 12 juillet, que les produits européens arrivant sur le sol américain seraient taxés à 30 %.

30 millions de bouteilles exportées en 2024

Ces droits de douane américains menacent directement la profession qui exporte une grande partie de son vin Outre-Atlantique. « En 2024, les États-Unis étaient la première destination en volume avec 224 000 hectolitres exportés. Cela représente 30 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 417 millions d’euros », mentionne Sara Briot-Lesage tout en rappelant que ces parts représentent 15 % du volume des exportations toute appellation confondue.

Une hausse des taxes douanières de 30 % n’impacterait pas que les grands crus du vignoble bordelais. Les données communiquées par le CIVB montrent que le blanc sec représente à lui seul 16 % des exportations et l’appellation régionale bordeaux supérieur 46 %.

En octobre 2019, lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane supplémentaire de 25 % sur plusieurs produits européens, dont les vins français. Une mesure qui concernait les vins tranquilles (non effervescents) de moins de 14 % d’alcool et conditionnés dans des bouteilles de moins de 2 litres.

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La profession s’était adaptée entre diversification des marchés, baisse des marges et des prix ou encore avec des ajustements techniques : certains ont simplement changé les formats des bouteilles ou augmenté légèrement le degré d’alcool. À l’inverse, d’autres entreprises plus touchées avaient dû réduire leur production, reporter des investissements ou encore réfléchir à une nouvelle stratégie commerciale.

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