La guerre en Ukraine a atteint, une fois de plus, un épisode charnière : Kiev revendique avoir mené pour la première fois une opération entièrement robotisée, en capturant des soldats russes grâce à des drones terrestres et aériens. Cette attaque marque un nouveau jalon dans la course aux armements à laquelle se livrent la Russie et l’Ukraine, chaque adversaire tentant de développer des drones toujours plus performants, capables de frapper les villes ennemies, d’éliminer des soldats ou encore d’acheminer du ravitaillement et d’évacuer des blessés.
Un bunker nettoyé par des drones
L’assaut ukrainien a été mené par la compagnie de drones « DEUS EX MACHINA » de la 3e brigade d’assaut « Azov » dans la région de Kharkiv, selon Interesting Engineering. La brigade revendique qu’une combinaison de drones FPV kamikazes, associée à des drones terrestres, a pénétré une position fortifiée russe, qui avait déjà repoussé avec succès un assaut mené par des humains.
L’attaque a été initiée par un robot terrestre kamikaze, dont l’explosion est parvenue à détruire un bunker russe ; les soldats présents sur place se sont ensuite rendus pour éviter d’être tués par un autre engin piloté à distance approchant de leur position, et ont été escortés par des drones aériens jusqu’aux lignes ukrainiennes.
Nouvelle révolution des drones sur le champ de bataille
Imbriqués dans les stratégies russes et ukrainiennes, les drones aériens causent désormais la majorité des pertes subies par les deux camps, selon plusieurs observateurs du conflit : le think tank britannique Royal United Services Institute indiquait par exemple en février 2025 que les engins pilotés à distance étaient derrière 60 à 70 % des pertes de matériel russe.
Mais l’utilisation de drones aériens en coordination avec des drones terrestres pour mener des opérations offensives sans soldats humains est une première, et pourrait permettre à Kiev de remédier à son manque d’hommes, ainsi que de matériel conventionnel. De tels résultats vont également être observés de près par la Russie tout comme les forces armées de nombreux pays investissant massivement dans le secteur des drones, comme les États-Unis et la Chine.