Par
Antoine Blanchet
Publié le
16 juil. 2025 à 13h58
Au café Le Repaire, le tintement des tasses de café vient de se faire entendre alors qu’une légère odeur de brûlé se fait encore sentir. Ce mercredi 16 juillet 2025, en fin de matinée, la brasserie située avenue Daumesnil à Paris peut enfin accueillir des clients. Seul hic, une partie de l’établissement n’est pas accessible. La raison : un camion de pompiers est présent dans la rue perpendiculaire. La veille, rue du Charolais, un incendie a ravagé un immeuble de huit étages en construction. Aucun blessé n’a été à déplorer.
Des origines encore inconnues
Si le feu, qui a débuté dans l’après-midi, a été circonscrit, l’incertitude règne encore. « On ne sait pas si l’immeuble va s’effondrer. Mais plus les heures passent, plus c’est rassurant », affirme Emmanuelle Pierre-Marie, maire du 12e arrondissement (EELV) qui était présente sur les lieux ce mercredi matin.
Comme l’explique l’édile, les soldats du feu ont pour consigne de rester 48 heures près du lieu de l’incendie, afin de pouvoir intervenir en cas de nouveau feu. Au total, 180 pompiers ont été mobilisés pour éteindre le brasier. « On ne sait pas pour le moment quelle est son origine », déclare Emmanuelle Pierre-Marie. Lors de l’intervention, un drone a été utilisé afin de permettre une vue d’ensemble.
« Ma fille est restée quatre heures dehors »
En début de soirée, une partie du secteur a dû être en partie bouclé entre la rue de Montgallet et la rue de Rambouillet. Plusieurs commerces dont le Lidl et le Leroy Merlin ont été évacués. Même chose pour un appart hôtel. « La plupart des habitants proches ont été confinés chez eux avec les fenêtres fermées. Même chose pour un Ehpad situé non loin. On a ouvert un gymnase pour que ceux qui étaient bloqués dehors puissent y passer la nuit. Mais finalement, le feu a été sécurisé et on a pu les faire rentrer chez eux au compte-goutte jusqu’à minuit », relate la maire.
« Je me suis retrouvé bloqué dehors, je n’avais même pas de clés sur moi. Un policier m’a accompagné vers un parking et j’ai pu revenir récupérer mes affaires vers 23 heures », relate un commerçant. Une habitante d’un immeuble voisin du bâtiment raconte aussi ce confinement soudain : « Il y avait une forte odeur de brûlé. J’ai vu l’incendie par la fenêtre et j’ai prévenu les voisins. Les pompiers sont venus et nous ont dit de ne pas sortir. Ma fille qui était sortie à la pharmacie est restée bloquée pendant quatre heures ».
Le premier immeuble d’un nouveau quartier
L’incendie est un coup dur pour le nouveau quartier de la Messagerie. L’immeuble détruit par les flammes devait être le premier de cette ancienne friche SNCF de 6 hectares transformée en écoquartier avec crèche et commerces. La construction avait été inaugurée par la maire à l’automne 2024. « Le bâtiment devait être bientôt livré. Le gros œuvre devait se terminer dans deux jours », explique l’édile.
Dans le quartier, les gyrophares résonnent comme un écho. « Décidément… Il y a eu la mairie du 12ᵉ puis un autre incendie juste à côté », réagit une habitante. Si l’inquiétude semble s’être estompée, l’heure est à la reconnaissance pour les soldats du feu : « Bravo aux pompiers ! J’ai voulu leur payer un café, mais ils avaient déjà ce qu’il faut », confie l’habitante.
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