Par

Adrien Filoche

Publié le

15 juil. 2025 à 20h16

Bien pratique pour relier la rive gauche et la rive droite sans devoir remonter par le pont Flaubert ou bien descendre jusqu’au pont Guillaume-le-Conquérant, la navette Calypso n’a pourtant pas encore trouvé le public escompté lors de mise en service. Selon les chiffres de fréquentation, on compte environ 1000 usagers par semaine pour un coût de fonctionnement annuel de 530 000 euros. « C’est une somme significative, mais cela représente 0,4 % du coût de fonctionnement du réseau Astuce », tempère dans un premier temps Cyrille Moreau, le vice-président aux transports de la Métropole. Il précise par ailleurs que le coût est le même que pour certaines lignes de bus à faible fréquentation.

Quel bilan de la fréquentation ?

En 2022, date à laquelle la navette Calypso est devenue payante pour les utilisateurs en intégrant le réseau Astuce après l’expérimentation gratuite en 2019 du catamaran Felix De Azara, Cyrille Moreau disait « espére[r] passer de 1000 usagers par semaine à 1000 par jour ». Aujourd’hui, on se trouve assez loin de ces chiffres.

« L’un des facteurs qui a pu jouer, c’est le fait d’être passé en payant, note à ce propos Cyrille Moreau, interrogé par 76actu. Intégrer la navette au réseau Astuce, cela a sans doute freiné la croissance de son utilisation. »

La navette qui assure la traversée de la Seine

L’embarquement se fait rive droite depuis le ponton Pasteur, rive gauche sur le ponton face au 108, siège de la Métropole. La traversée prend quelques minutes.
Les horaires : du lundi au vendredi en continu (sauf les soirs de matchs de hockey) : de 7h45 à 18h45 ; les samedis, dimanches et jours fériés : de 11h à 19h.
La navette compte 49 places assises. Les vélos et les poussettes sont acceptés ! Un titre de transport Astuce valide est nécessaire, sauf le samedi ou le dimanche (gratuits).
Les soirs de match des Dragons de Rouen, pour faciliter l’accès à l’île Lacroix, une desserte est mise en place.

Concernant la fréquentation, le vice-président aux transports de la Métropole, précise : « Hors période d’été, nous avons environ 900 passeurs par semaine. Cela monte à 1300 pendant l’été, ce qui fait une moyenne annuelle de 1000 voyageurs par semaine. »

À noter qu’il faut également ajouter de manière exceptionnelle les quelque 700 personnes supplémentaires qui utilisent la navette lors de sa mise en service les soirs de match des Dragons de Rouen.

Le coût est-il justifié ?

Le coût en vaut-il la chandelle ? Aujourd’hui, la Métropole de Rouen dépense 530 000 euros par an pour faire fonctionner cette liaison fluviale, tandis que lors l’expérimentation, le coût par an était fixé autour de 350 000 euros. « Il y a eu une hausse des amplitudes horaires », souligne à ce propos Cyrille Moreau.

Pour la navette Calypso, on se trouve sur des ratios de ligne de bus à faible fréquentation. Et ce n’est pas pour cela que l’on va se mettre à les supprimer. On se situerait à un coût de passage à 30 euros, on aurait stoppé la navette. Ce n’est pas le cas.

Cyrille Moreau
vice-président de la Métropole de Rouen en charge des transports

Concernant le ratio coût/fréquentation, le vice-président rappelle que « dans les coûts des transports, il y a des grands écarts. Une personne qui prend le tramway, qui est très capacitaire, c’est 20 centimes. À l’extrême inverse, vous avez le transport à la demande, à 25 euros. Pour la navette, on est sur un coût de transport 6 à 7 euros pour la collectivité ».

Et la volonté de développer de nouvelles liaisons fluviales ?

En 2022, la Métropole évoquait l’idée de mettre en place deux autres navettes fluviales « à l’Ouest et l’est de Rouen, au-delà des ponts ». Qu’en est-il aujourd’hui, au regard du bilan de Calypso ?

« Nous avons regardé la possibilité de faire une nouvelle liaison entre Amfreville et Sotteville, à l’est de Rouen », souligne Cyrille Moreau. Mais pour l’heure, les astres ne sont pas alignés.

« C’est quelque chose qui prend du temps. On regarde quels sont les aménagements à faire, notamment du côté de Sotteville, pour rendre pertinente cette traversée. On ne peut pas simplement déposer les passagers et les laisser se débrouiller », poursuit le vice-président de la Métropole.

Concernant Calypso, « on considère que ce transport est concluant. C’est quelque chose que l’on assume. On l’a fait et on le maintiendra, car il y a une interdistance entre les deux ponts qui est importante. Il n’y aura pas de retour en arrière ».

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