«On se sent bien accueillis à Rennes.» C’est sur ces mots que Stéphane Cueille, président de Safran Aircraft Engines, a posé, vendredi 11 juillet, la première pierre de la future usine du groupe, en compagnie de Ross McInnes, président du conseil d’administration et d’élus locaux, sur le site de la Janais (Ille-et-Vilaine).


Les sourires affichés et les discours en forme de déclaration d’amour à l’industrie tranchent avec les polémiques des derniers mois. Interrogé lors d’une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation, en avril dernier, Olivier Andriès, le directeur général de Safran avait dénoncé les critiques acerbes formulées par les écologistes locaux, à l’annonce de l’implantation en février 2024. «Si c’est pour se faire accueillir par des tomates, ce n’est pas la peine, je ne le ferai pas. Chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste», avait-il juré.


Ce vendredi, l’heure était à l’apaisement. «Il faut favoriser les créateurs de richesse et d’emplois nouveaux. C’est ce que vous faites ici», a déclaré Ross McInnes, heureux de construire «une nouvelle page de l’avenir industriel de Rennes».


Production et maintenance d’aubes de turbines


Implantée sur le Pôle d’excellence industrielle de la Janais, l’usine Safran Turbine Airfoils accueillera deux types d’activités : la production d’aubes de turbines avancées pour moteurs civils et militaires ainsi que la réparation d’aubes civiles pour le moteur LEAP, que Safran Aircraft Engines fabrique via sa coentreprise avec General Electric, via leur coentreprise CFM International. Montant de l’investissement : «plusieurs dizaines de millions d’euros», selon Stéphane Cueille. Le site emploiera à terme 500 personnes, recrutées principalement sur le bassin d’emplois. Il s’appuiera sur le savoir-faire et les compétences des sites de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Châtellerault (Vienne).


L’objectif de production de la fonderie est de 500000 pièces par an. Quant aux capacités de réparation, elles s’inscrivent dans le plan d’investissement d’un milliard d’euros annoncé en 2024, visant à développer le réseau de MRO (Maintenance Repair & Overhaul) du moteur LEAP, ceci, afin d’accompagner la forte croissance de la flotte dans le monde.


Le nouveau site, opérationnel début 2027, intégrera les derniers développements en matière d’usine du futur : contrôle numérique non destructif, process automatisés, big data/IA. Elle aura aussi les meilleurs standards en ergonomie et sécurité. «C’est un moment qui fera date dans l’histoire économique du territoire rennais. La dernière implantation industrielle d’ampleur remonte à plus de vingt ans», se félicite la présidente de Rennes Métropole, Nathalie Appéré.

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