Jérôme Viaud a été reçu mardi par Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, à Paris. Une rencontre pour évoquer le projet d’implantation d’un centre de rétention administrative (CRA) à Grasse, sur le site qui accueille déjà la maison d’arrêt. « C’est un projet que je défends depuis de nombreux mois afin de répondre de façon concrète aux conséquences de l’immigration clandestine et doter le territoire national d’infrastructures complémentaires pour lutter contre la délinquance et l’insécurité », a fait valoir le maire Les Républicains de la Cité des parfums.

Le CRA actuel compte 40 places à Nice

Le CRA actuel, localisé au commissariat Auvare à Nice, ne compte que 40 places. Trop peu, selon les autorités, d’autant que le bâtiment toujours surchargé est vétuste et inadapté. Depuis de nombreuses années l’agrandissement de sa capacité était dans les tuyaux. Le précédent gouvernement privilégiait l’option d’une extension sur site, à la caserne Auvare, bientôt vidée de ses effectifs de police [qui vont trouver place au sein du nouvel hôtel des polices niçois, N.D.L.R.]. Restait aussi la possibilité d’une localisation près de l’aéroport. Une alternative rejetée. Dans un courrier adressé au député et patron de l’UDR – Union des droites pour la République- Éric Ciotti, le ministre de l’intérieur, patron des Républicains, arguait, entre autres, du « risque inondation ».

« Compensations financières nécessaires »

C’est donc Grasse qui pourrait voit s’implanter le centre pour les retenus agrandi, mais de combien de places? « J’ai demandé des précisions sur la capacité exacte du futur CRA, les échéances de sa réalisation et les compensations financières nécessaires, notamment à travers un réajustement de la Dotation Globale de Fonctionnement attribuée à Grasse, afin que celle-ci soit à la mesure d’une ville de sous-préfecture qui dispose d’un pôle judiciaire et administratif conséquent », confie Jérôme Viaud. Qui pendant son échange « constructif », dit-il, avec le ministre Retailleau, a pu « rappeler les enjeux et les besoins qui accompagnent la mise en œuvre de ce dispositif » à Grasse. Il a défendu un « renforcement significatif de la présence de l’État » dans sa commune. Comprendre: une augmentation « substantielle des effectifs de police nationale pour renforcer la protection des Grassois ». « Je n’accepterai pas que Grasse s’engage sur ce projet sans garanties claires de l’État et des contreparties suffisantes », a asséné le maire. Qui s’est permis de rappeler à Retailleau les promesses de son prédécesseur Gérald Darmanin de 11 effectifs supplémentaires en 2021. Entre les arrivées et les départs de policiers nationaux: le compte n’y est pas…

Bientôt une visite du ministre de l’Intérieur à Grasse?

Jérôme Viaud, également président des maires des Alpes-Maritimes, a aussi plaidé pour le renforcement « des prérogatives de [notre] police municipale » et pour l’ »élargissement de leurs prérogatives » dans le cadre du projet de réforme présenté par le gouvernement à la rentrée. « Nos agents, en première ligne et en contact direct avec les réalités locales, méritent pleinement de disposer de moyens d’action accrus pour faire face plus efficacement aux incivilités, à la délinquance et aux atteintes à l’ordre public », a-t-il conclu.

« Le ministre de l’Intérieur s’est montré particulièrement à l’écoute et a réaffirmé sa volonté de poursuivre ce dialogue dans les prochaines semaines », jure Viaud qui a invité le ministre à Grasse pour qu’il s’exprime  » directement devant les forces de l’ordre, en présence de Michèle Tabarot », députée de la 9e circonscription.