À 7 h 30, vingt personnes et huit camions ont éparpillé des milliers de vêtements usagés devant le magasin de sport et celui de prêt à porter, situés l’un en face de l’autre. Les auteurs de cette action coup de poing : des salariés de Relais, cette célèbre coopérative qui collecte, trie et valorise les vêtements usagers. Cette entreprise notamment connue pour ses bornes de collecte proteste contre le manque de soutien financier de la part de Refashion , l’éco-organisme de la filière des textiles chargées de mettre en place la prévention et la gestion des déchets.

C’est cet organisme qui finance les structures de tri et de recyclage via les éco-contributions , ces taxes payées par le consommateur lors de l’achat de vêtements neufs.

3 000 emplois menacés en France

Sauf que la contribution versée aux Relais pour le tri et la collecte serait « largement insuffisante », dénonce Christophe Ferrari, directeur du Relais d’Allain , à l’origine de l’action de ce mardi 15 juillet à Houdemont. « Le coût réel du tri s’élève aujourd’hui à 304 euros/tonne. Mais Refashion contribue de ne verser que 156 euros/tonne, soit près de 50 % en dessous des besoins constatés », dénonce encore Christophe Ferrari. « Cette sous compensation place l’ensemble de la filière en situation critique », lit-on dans un communiqué de Relais France.

Résultat, ces entreprises d’insertion seraient au bord de la faillite : 3 000 emplois menacés en France. En Lorraine, une quarantaine d’emplois seraient en danger. « Certains de nos centres sont limite limite », s’inquiète Christophe Ferrari.

À cette action coup de poing réalisée en simultanée partout en France ce mardi s’ajoute d’ailleurs une grève illimitée : à partir de ce mardi 15 juillet, les collectes des vêtements dans les conteneurs ne sont plus assurées. « Ça va vite déborder, ils verront que nous sommes indispensables », se réjouit un manifestant présent ce mardi sur le parking de Kiabi.

Kiabi et Décathlon ont été visées car les deux enseignes nationales siègent au conseil d’administration de Refashion.

À 13 h 30, les vêtements déversés sur les parkings étaient encore présents. « Nous, on ne les enlèvera pas, ce sera à eux de le faire », ajoute Christophe Ferrari. Contactés, les directeurs des magasins Décathlon et Kiabi d’Houdemont n’ont pas souhaité réagir.