Le départ de Luca de Meo de la direction
générale de Renault, effectif depuis le 15 juillet, ne serait en
réalité pas une surprise en interne et il aurait même été orchestré
de longue date : tant pis pour Alpine F1…
Officiellement présenté comme un
processus ordonné de succession, ce départ masquerait en réalité
des tensions importantes avec le président du conseil
d’administration Jean-Dominique Senard. Selon L’Informé,
un cabinet de chasseurs de têtes aurait même été mandaté dès
l’automne 2024 pour lui trouver un successeur.
Luca de Meo aurait
progressivement été isolé dans l’organigramme de Renault, en raison
de son intransigeance managériale et de son goût du pouvoir,
n’hésitant pas à écarter ceux qui contestaient ses décisions pour
placer des hommes de confiance.
Briatore dans le
collimateur
Il aurait ainsi poussé à la
mise en place officieuse de Flavio Briatore à la tête d’Alpine, ce
qui aurait été très mal perçu étant donné son passé chargé avec
Renault en F1. Le sulfureux manager italien facturerait de gros
montants sous prétexte de consultance et de commissions sur apport
de sponsoring, avec des soupçons de rétro-commissions envers son
protecteur, symbole d’une gestion opaque récemment mise au jour par
un audit interne.
Un autre point de discorde
aurait été sa volonté de quitter Renault pour Stellantis, où de Meo
convoitait un poste à très haute responsabilité, agacé d’apprendre
que son homologue y était mieux rémunéré. Mais John Elkann aurait
rejeté sa candidature, encore échaudé par le départ tendu de De Meo
de FCA par le passé.
Guerre de succession
En parallèle, le favori pour
lui succéder, Denis Le Vot (patron de Dacia), aurait également été
fragilisé par des désaccords avec de Meo. Il n’aurait conservé sa
place que grâce au départ de ce dernier. Dans ce contexte de crise
de gouvernance, Renault a temporairement nommé son directeur
financier Duncan Pintocomme directeur général par intérim, en
attendant que le conseil d’administration tranche entre Denis Le
Vot et Maxime Picat.
Mais cette transition
intervient alors que Renault a lancé un avertissement aux marchés
financiers : sa marge opérationnelle, initialement annoncée à 6,9 %
pour le premier semestre 2025, ne serait finalement que de 6 %. En
conséquence, l’action Renault a chuté de 16 % à l’ouverture de la
Bourse le 16 juillet, un plongeon inédit depuis la crise du Covid
en 2020. Ce contexte marque un net tournant pour le groupe : la fin
de la période euphorique de la “Renaulution” et de l’image
trompeuse de redresseur attribuée à Luca de Meo.
Alpine F1 à vendre ?
Dans un développement inattendu,
Otmar Szafnauer, ancien team principal d’Alpine F1, serait en train
de mener un consortium pour racheter l’écurie française, selon
RacingNews365. Licencié
par Alpine en 2023 après des passages remarqués chez Force India et
Aston Martin, Szafnauer aurait approché Luca de Meo, ex-CEO du
groupe Renault, afin d’explorer les possibilités d’un rachat.
Ce projet intervient alors
qu’Alpine traverse une période de turbulences, pointant à la
dernière place du championnat constructeurs 2025, avec des
performances décevantes en piste et une instabilité croissante en
coulisses. La démission de De Meo et le départ du directeur
d’équipe Oliver Oakes en mai ont accentué l’incertitude autour de
l’avenir de l’écurie basée à Enstone.
Szafnauer, le retour !
Si Flavio Briatore assure
l’intérim pour l’instant, son avenir semble également incertain,
notamment si un nouveau CEO du groupe Renault venait à être nommé.
Une vente de l’équipe devient alors une hypothèse crédible,
d’autant plus que plusieurs rumeurs en paddock évoquent un
désengagement progressif du constructeur français de la Formule
1.
Ce retour potentiel de Szafnauer dans le
paddock des Grands Prix, cette fois à la tête d’une équipe qu’il
connaît bien, est perçu par certains fans comme un point de bascule
pour l’avenir du « Team Enstone ». Aucune transaction n’a été
confirmée pour l’instant, mais la perspective d’un rachat ravive
les spéculations autour d’un profond remaniement de l’écurie, tant
sur le plan technique que stratégique.