Catherine De Luca s’est approprié les murs de l’ancienne Banque de France d’Agen. Tous les deux mois depuis trois ans sont exposés de nouveaux artistes, sélectionnés par ses soins. La galeriste, vitraux orange incrustés à ses épaisses lunettes noires, cherche la singularité autant dans son look que chez ses artistes. « Moi, je les drague les artistes. Je n’attends pas qu’ils viennent à moi, je vais les chercher ».

Parmi les heureux élus, on retrouve Thierry Breton, qui, quarante ans après l’un de ses premiers projets de reportage, retourne sur les terres new-yorkaises, cette fois avec un regard plus mature et expérimenté. Vincent Dionis du Séjour, de son côté, adopte une approche plus expérimentale en jouant, entre autres, avec la technique de l’ICM (Intentional Camera Movement) pour insuffler à ses images une dimension onirique. Michel Murat, quant à lui, présente Instantanée, une série réalisée exclusivement à l’iPhone, sans retouche. Émilie Lurde, dans sa série SERO, explore la germination à travers des macrophotographies. Enfin, Éric Artifoni, fasciné par les mains, capture des instants de son quotidien. L’idée ce mois-ci est de mixer des techniques et les visions artistiques. Chacun exposera huit à dix oeuvres, parcourant l’histoire, le végétal, le reportage, la technique et l’innovation.

Recherche du « jamais vu »

À la recherche de formats inédits, la galeriste et directrice artistique, Catherine De Luca, met un point d’honneur à créer une scénographie particulière à chacune des séries. Encadrement sous verre avec marie-louise, caisses américaines, plexiglass, format Polaroïd, imprimés 3D… Tout est pensé pour apporter un regard différent sur les créations. Une scénographie surprise sera réservée à la fois aux photographes et au public pour le vernissage, jeudi 17 juillet à 18 h 30. « Mon travail c’est de tout mettre en œuvre afin d’apporter le petit plus qu’on a jamais vu ailleurs. »

Les photographies ont été dévoilées pour la première fois mardi. Les tarifs vont de 35 à 1 200 euros. Une fourchette large, qui permet « d’ouvrir la culture au plus grand nombre ».

Héméra : 35 boulevard de la République. L’exposition est gratuite pour tous et visible du 15 juillet au 17 septembre.