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Rédaction Rennes

Publié le

16 juil. 2025 à 18h57

Un jeune père de famille de Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) a été condamné en comparution immédiate, mercredi 2 juillet 2025, après avoir frappé sa femme enceinte de huit mois, le 29 juin 2025, alors qu’il était drogué, alcoolisé et sous l’emprise de médicaments.

Réveillé parce qu’elle parlait trop fort

Abdallah, 22 ans, s’apprête à accueillir son deuxième enfant avec sa compagne. Mais celle-ci avait dû « appeler la police », le 29 juin 2025, car son compagnon avait commencé par l’insulter avant de lui infliger « deux coups de poing, deux grosses gifles » alors qu’elle l’avait « réveillé » à midi en parlant « trop fort » au téléphone avec « sa sœur ».

La jeune femme « réfugiée dans la salle de bain » avait donc appelé la police qui était arrivée vers « 12h15 » rue André-Malraux, à Saint-Jacques-de-la-Lande : cet appel au 17 a été enregistré, on peut l’entendre « pleurer » et tousser « à la limite du vomissement ».

Les policiers avaient aussi pu constater « des marques » sur son visage et « un bleu sur le bras ». Toutefois, la jeune femme, qui attend son deuxième enfant, ne s’est pas présentée à l’unité de médecine légale et n’a « pas souhaité déposer plainte », alors même que ce n’était « pas la première fois » qu’elle subissait de telles violences. Une précédente scène était déjà survenue tandis qu’elle attendait leur fille aînée.

« Sans travail », il est retrouvé avec 4 000 euros en espèces

Abdallah avait donc été interpellé et placé en garde à vue : ce jeune homme « sans travail » était porteur de « près de 4 000 euros d’argent liquide ». Dans la foulée, le parquet de Rennes avait décidé de son renvoi en comparution immédiate.

Lors de l’audience, et en présence de sa compagne venue assister aux débats, la présidente est revenue sur les déclarations de la jeune femme. « Il dit que je ne fous rien, que je ne sers à rien, m’insulte, me dit  »suce-moi », m’interdit de sortir sans lui », avait-elle détaillé.

« Les hormones de grossesse font qu’elle s’énerve »

« C’est quand même le père de mes enfants, je l’aime même s’il fait de la merde », avait-elle toutefois fait savoir pour justifier son refus de déposer plainte. « Les hormones de grossesse font qu’elle s’énerve », avait dit celui qui conteste les violences aux policiers.

« On est en plein processus de renvoi de la responsabilité sur la victime, ce qui est fort de café », a pour sa part noté amèrement le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, à l’audience. Mais dans cette affaire, la victime n’est « pas capable de se protéger », ce qui est « un vrai problème quand il y a des enfants en jeu »…

Le représentant du parquet de Rennes a donc indiqué « assumer » son propre « rôle » de protection : il a donc requis « huit mois de prison avec mandat de dépôt » et « interdiction de contact pendant trois ans ».

En défense, Me Lucas Hervé s’est évertué à pointer les carences de l’enquête. « Deux claques, on n’a que ça […] et un appel au 17 qui ne vaut pas grand-chose du point de vue probatoire », a-t-il recontextualisé.

Son client a été condamné à cinq mois de prison ferme et à une interdiction de contact avec sa compagne pendant deux ans. Un mandat de dépôt a aussi été décerné : il n’assistera donc probablement pas à la naissance de son deuxième enfant.

CB (PressPepper)

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