Depuis leur arrivée fracassante au milieu des années 2010, les cigarettes électroniques ont séduit des millions d’adeptes, en promettant une solution miracle pour arrêter de fumer. Mais derrière la vapeur parfumée se cachent des dangers insoupçonnés, rapporte le quotidien américain The New York Times. Alors, le vapotage est-il une vraie alternative ou bien un nouveau piège pour la santé?
Publiée le 25 juin dans la revue ACS Central Science, une étude américaine a jeté un froid. Des analyses de la vapeur de plusieurs modèles populaires de cigarettes électroniques ont révélé des concentrations alarmantes de métaux lourds (nickel, antimoine, plomb, etc.), à tel point qu’un des chercheurs a cru à une défaillance de son appareil de mesure. Ces substances, connues pour leur toxicité, sont susceptibles de s’accumuler dans l’organisme et d’augmenter le risque de cancers et de maladies neurologiques.
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Inhaler la vapeur d’une cigarette électronique n’est pas sans conséquence pour le système cardiovasculaire. À chaque bouffée, le rythme cardiaque s’accélère, les vaisseaux sanguins se contractent et la pression artérielle grimpe. Selon James Stein, professeur à l’université du Wisconsin, vapoter toute la journée revient à vivre en permanence avec une tension élevée, ce qui favorise à long terme les accidents cardiaques et les AVC. De plus, la chaleur dégagée par l’appareil peut transformer les liquides en substances cancérigènes comme le formaldéhyde.
Poumons «pop-corn» et autres plaisirs
Loin d’être inoffensive, la vapeur irrite les voies respiratoires, provoquant inflammations, toux chronique et essoufflement. Chez les asthmatiques ou les personnes qui souffrent de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les symptômes peuvent s’aggraver. Certaines saveurs contiennent des composés chimiques qui fragilisent les cellules pulmonaires, ce qui augmente le risque de lésions graves, voire de maladies rares comme celle du poumon «pop-corn».
Comme le tabac, la nicotine des cigarettes électroniques réduit la circulation sanguine vers les gencives, les rendant plus vulnérables aux infections et aux maladies parodontales. Une mauvaise nouvelle pour le sourire des vapoteurs.
Le vapotage n’est pas qu’un geste anodin. Il crée une véritable dépendance, particulièrement chez les adolescents dont le cerveau est encore en développement. Les nouveaux modèles, toujours plus puissants et dosés en nicotine, peuvent contenir l’équivalent d’une centaine de paquets de cigarettes dans un seul appareil. Résultat: l’addiction s’installe rapidement, avec son lot de symptômes de sevrage: anxiété, irritabilité, dépression.
Si le vapotage reste moins répandu que la cigarette classique, son succès auprès des jeunes et la multiplication de nouveaux produits plus addictifs inquiètent les experts. Les recherches peinent à suivre le rythme effréné de l’innovation, mais une chose est sûre: la vapeur n’est pas aussi légère qu’elle en a l’air. Prudence, donc, avant de succomber à la tentation du nuage parfumé.