Par
Lisa Rodrigues
Publié le
15 juil. 2025 à 18h35
Suite et fin d’un feuilleton qui a duré plusieurs mois ? Ça en a tout l’air.
Lors du dernier conseil métropolitain, les élus de Grenoble-Alpes Métropole ont acté les conditions d’accueil du GF38 et du FCG au Stade des Alpes pour la saison 2025-2026. « Négociées avec les deux clubs professionnels, [les conventions d’utilisation du stade] permettront aux deux équipes de jouer les matchs à domicile » et ceux, dès le mois d’août, assure la collectivité dans un communiqué.
Une décision qui arrive après plusieurs semaines de discussions marquées par des moments de tension, alors que la Métropole a récupéré en gestion directe l’équipement fin juin et que la société gestionnaire GAS (Grenoble Alpes Sport) – dont les deux clubs sont actionnaires – est en cessation de paiement.
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« Un accord est aujourd’hui sur la table »
Tout a démarré en décembre 2024, lorsque GAS a dénoncé la convention d’occupation des lieux la liant à la Métropole, qui devait prendre fin le 28 juin 2025. C’est alors ouvert une période d’appel à manifestation d’intérêt, à laquelle le GAS a répondu, proposant de nouvelles conditions à la collectivité. Des négociations qui n’ont pas abouti, forçant la Métropole à voter le retour à la gestion directe du stade.
Dans un précédent article, Patrick Goffi, président du FCG, affirmait ne pas avoir de problème avec ce changement de gestion, « mais là où la Métropole rêve, c’est sur les loyers qu’ils veulent augmenter » pour jouer les matchs à domicile.
De quoi instaurer une ambiance pour le moins tendue, mais une accalmie semble se profiler alors qu’un « accord est aujourd’hui sur la table », assure Corinne Lemariey, vice-présidente chargée des Sports, lors du dernier conseil métropolitain.
« On est loin du racket que certains nous ont reproché »
Dans le détail, chaque club versera un loyer de 30 000 par match, soit 510 000 euros pour la saison pour les 17 matches du GF38, et 450 000 euros pour les 15 matches du FCG. Une option est aussi posée pour les potentiels matchs de coupe de France et d’Access Top 14. Enfin, chacun disposera de demi-journées d’utilisation des espaces de réception et salons du stade.
La grille tarifaire reste la même que celle du GAS, soit 35 000 euros pour un match non organisé par les clubs résidents.
« Tout le monde a fait un pas en avant, insiste Corine Lemariey. La Métropole a fait l’effort le plus important » avec un coût supplémentaire de 500 000 euros par an, contre 150 à 170 000 pour les clubs. « On est loin du racket que certains nous ont reproché dans les médias », glisse la vice-présidente.
« On a un bilan perdant-perdant »
Il n’empêche, ces chiffres ont fait réagir plusieurs élus, parmi lesquels Laurent Thoviste, adjoint au maire de Fontaine.
On a aujourd’hui un bilan où ça coûte plus cher à la Métropole et ça coûte plus cher aux clubs. Il va falloir m’expliquer quel est l’intérêt pour le contribuable grenoblois ! On a un bilan perdant-perdant.
Laurent Thoviste
Conseiller métropolitain de Fontaine
À cela s’ajoute la question de la dette du GAS de 2 millions d’euros. « On va l’exiger, mais à qui ? GAS est en procédure de liquidation. Il y a gros à parier qu’on va devoir s’assoir sur une partie », souffle l’élu.
“Ça va quand même nous coûter une blinde, abonde Dominique Escaron, maire de La Sappey-en-Chartreuse. La Métropole va payer beaucoup plus. »
La question du naming du Stade des Alpes
« Le surcoût pour la Métropole n’est pas anodin, mais nous le savions, rétorque Corine Lemariey. La question était la juste répartition du surcoût entre la Métropole et les clubs. »
Un surcoût que les clubs vont devoir compenser. Le FCG a ainsi d’ores et déjà annoncé une probable hausse du prix des billets cette saison pour compenser. Il y a aussi la question de la publicité, avec le débat sur le naming, remis sur la table par Michel Savin, sénateur de l’Isère et élu à Domène.
À cela, Christophe Ferrari, président de la Métropole, rappelle « qu’aucun capitaine d’industrie, aucune grande entreprise n’est mécène de nos clubs », contrairement à des villes comme Clermont-Ferrand ou Toulouse.
« C’est un accord équilibré »
Concernant la nouvelle convention d’occupation, elle a été adoptée au terme d’un (long) débat. Le GF38 a déjà annoncé être prêt à la signer, mais le FCG n’aurait pas encore donné sa réponse, selon la majorité métropolitaine.
« C’est un accord équilibré, raisonnable, fruit du bons sens et de la bonne volonté de la Métropole de soutenir ses clubs », insiste Corine Lemariey.
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