À peine arrivé dans l’équipe KTM officielle cette année, Pedro Acosta a vite assumé son statut de leader. L’Espagnol, seul pilote de la marque dans le top 10 du championnat, n’a cependant pas hésité à exprimer sa frustration face au niveau de sa moto, jusqu’à affirmer qu’il ne pouvait accepter de telles performances.

Alors que des rumeurs évoquent depuis de longs mois une volonté de VR46 de le recruter, Acosta a continué à lâcher des petites phrases mystérieuses, donnant l’impression qu’il pourrait partir plus tôt que prévu. Resté assez silencieux sur le sujet jusque là, le clan KTM commence à hausser le ton.

« C’est encore un gamin et il veut la meilleure moto pour être performant », a concédé Pit Beirer, patron de KTM Motorsports, interrogé par le site officiel du championnat. Le dirigeant est prêt à accepter des critiques, mais pas à voir Acosta se rapprocher de la concurrence : « Tant que notre moto ne sera pas la meilleure en piste, il faudra faire avec les critiques, et aussi ces flirts. Il faut peut-être atteindre un certain âge pour comprendre que quand on a une épouse, il faut bien la traiter et ne pas flirter avec d’autres femmes. »

Pedro Acosta reste sur un week-end brouillon au Sachsenring, avec un passage dans les graviers le samedi et un petit point sauvé, puis une chute atypique au virage 2 le lendemain, alors qu’il occupait la cinquième place. L’Espagnol a mis en cause une KTM trop à la limite face aux autres motos, en particulier la Ducati.

« Je ne dirais même pas que c’était une erreur », a justifié Acosta après sa chute, remettant la faute sur sa machine : « Quand je suis derrière d’autres marques, une en particulier, je sens qu’elles ont bien plus de marge pour faire des erreurs, entre leur rythme moyen et celui qu’elles peuvent atteindre. […] La moindre petite frayeur, si on fait une erreur ou quelque chose de différent, peut finir comme [dimanche], dans une chute. »

Pedro Acosta, Red Bull KTM Factory Racing

Pedro Acosta après sa chute.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

« Quatre tours devant, de bons dépassements, un bon départ… On maintenait le rythme, j’avais du mal à le faire mais je restais au rythme d’Álex [Márquez], Bezzecchi et Diggia. Cela va beaucoup aider KTM parce qu’on a eu un autre point de vue de ce qu’ils font. »

Beirer loue l’approche de Viñales

Pit Beirer est prêt à accepter les critiques mais semble préférer l’approche de Maverick Viñales, qui a découvert la KTM chez Tech3 cette saison mais est celui qui a fait la plus forte impression à son guidon – même s’il pointe finalement à 30 points de Pedro Acosta au championnat.

« Ce n’est pas un souci pour nous [d’être critiqués], vraiment », a assuré l’ancien pilote. « Nous savons que nous ne sommes pas au point à tous les niveaux, nous essayons d’assembler les pièces du puzzle. Maverick a fait un excellent travail pour nous, parce qu’il nous a fait des critiques sur les bonnes choses, au bon moment. On ne peut améliorer la moto que dans les domaines où c’est nécessaire, c’est la prochaine étape. Je dirais que Maverick a beaucoup travaillé et a permis les premières étapes pour mener la moto à ce un certain niveau. On s’est dit ‘OK, la moto peut jouer le podium’. »

Beirer insiste sur les performances prometteuses de la RC16, en s’appuyant sur certaines courses où elle n’était pas autant distancée par les Ducati de tête qu’on pourrait le penser : « Comme je l’ai dit, on s’est qu’elle n’est peut-être pas suffisamment bonne [mais] elle est bonne, je pense qu’elle est très bonne. Quand on est allés au Mugello, c’est Ducatiland, on a Pecco Bagnaia, un double champion du MotoGP, et Maverick a fini la course cinq dixièmes derrière lui le samedi. Est-ce que la moto est si mauvaise ? Je ne pense pas. »

Maverick Vinales, Red Bull KTM Tech 3

Maverick Viñales

Photo de: KTM Images

« Elle est performante mais nous avons une faiblesse, sur un tour. Au moment de déterminer la position de départ, on n’exploite pas les pneus neufs au mieux. Il faut beaucoup améliorer ça. Cela facilitera énormément la vie des gars pendant les week-ends parce que quand on affronte les autres… »

« Je peux donner une autre statistique : à Silverstone, nous avons eu une bonne course, Pedro a fini sixième mais il a réduit l’écart sur Marc Márquez. Il est parti en sixième ligne, Marc en première. À l’arrivée, Marc était sur le podium 1″2 devant Pedro. Pedro a fait une course fantastique, il lui a repris du temps et il était très frustré parce qu’il voulait être sur le podium, pas juste proche du podium. »

On peut voir beaucoup de choses positives si on regarde les chronos en course. C’est la réalité de nos courses et on n’est pas satisfaits de ça, on travaille énormément pour être sur ce podium très vite. »

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