Il a sauvé une dame prise au piège de son appartement en feu. À Cagnes-sur-Mer, Najib Mosbahi n’a pas hésité à prendre tous les risques pour s’y introduire et en extirper une dame d’environ 70 ans.

Il est aux alentours de 14h30, mardi 15 juillet 2025. Depuis le bureau de son entreprise spécialisée en maintenance de porte automatique et vidéosurveillance, situé à quelques mètres de l’immeuble en question, Najib sent une odeur de brûlé. Dehors, il voit de la fumée et des badauds assister, impuissants, à un début d’incendie au premier étage d’un immeuble qui en compte cinq, rue des Reynès. « Je suis allé en courant voir ce qui se passait. C’est là que j’ai vu l’appartement en feu », raconte Najib. Du bas, il voit des flammes sortir de la cuisine. Aidé par l’activité de sapeur-pompier volontaire qu’il exerce à Villars-sur-Var depuis 2005, il prend l’initiative de grimper le long de la façade et escalade la rambarde du balcon.

« Elle m’a pris la main, je l’ai emmenée sur le balcon »

« Je ne savais pas s’il y avait quelqu’un à l’intérieur. J’ai appelé, et j’ai entendu une voix », déroule Najib. Cette voix, c’est celle de l’habitante de l’appartement. Tétanisée dans son appartement envahi par la fumée, la vieille dame demande de l’aide. Najib progresse à l’aveugle dans l’appartement en tâtonnant. « Il faisait une chaleur infernale. À un moment, j’ai touché sa main. Elle était assise sur un canapé ou sur une chaise. Elle m’a pris la main et je l’ai tirée pour la mettre en sécurité sur le balcon », raconte-t-il. Alors que la cuisine continue de brûler, il rassure la vieille dame et sollicite des collègues de son entreprise pour amener une grande échelle. « On a tenté d’évacuer la mamie par la rambarde de son balcon, mais elle ne se sentait pas de descendre », poursuit Najib. Alors ses collègues lui portent un extincteur, avec lequel le quadragénaire parvient à éteindre 80% de l’incendie.

Tout cela en une poignée de minutes, avant que les pompiers ne prennent le relais et noient le reste de l’incendie pour éviter toute reprise. En redescendant de l’immeuble, Najib Mosbahi est accueilli comme un héros: il est remercié par le maire (qui a salué « l’intervention d’un courageux voisin »), le commissaire de police et les pompiers. « Ils nous ont tous félicités d’être intervenus rapidement », se réjouit-il.

« Je l’ai fait machinalement »

Habitant de Carros, papa de deux enfants, Najib s’est rendu compte un peu plus tard des risques qu’il avait pris. « Quand je suis intervenu, je n’en avais pas conscience. Je l’ai fait machinalement. Mais cette nuit, je me suis réveillé et je me suis dit que j’avais été quand même un peu chtarbé de monter sans que le gaz ne soit coupé, d’avoir été au milieu de l’incendie pour l’éteindre. Et mon collègue, qui était sur l’échelle pour me donner l’extincteur, et qui était face au feu: c’était un risque aussi », réalise-t-il.

Il raconte qu’après coup, un habitant de l’immeuble l’a remercié de nombreuses fois d’avoir peut-être sauvé une partie de l’immeuble. « Mais c’est un travail d’équipe. Je n’ai pas été le seul à intervenir », insiste modestement Najib. En fin de journée, il a revu la vieille dame qui a eu la chance de croiser sa route. « Elle m’a reconnu! Je lui ai demandé pourquoi elle était déjà dehors. Elle m’a répondu que c’est parce que j’étais intervenu trop rapidement », s’amuse Najib. En attendant, elle est accueillie avec son chien chez des voisins. L’appartement, dont les fenêtres sont encore noircies par l’incendie, a été en partie détruit.

« S’il n’était pas intervenu, cette dame ne serait sûrement plus là pour en parler. Alors c’est bien de mettre en avant ce genre de personnes. Je le connais depuis longtemps et c’est quelqu’un d’exceptionnel », estime Éric, un collègue de Najib.


Les fenêtres de l’appartement sont encore noircies de suie. Photo H. P..