« Travailler plus, mais pour quel objectif ? » s’interroge Rime, 27 ans, sur le Vieux-Port, en réaction aux propos du Premier ministre tenus la veille. Mardi 15 juillet, François Bayrou a décliné ses principales orientations pour redresser les dépenses publiques,  « pour dire ‘stop à la dette' » et « relancer la production ». Parmi elles, la proposition de supprimer deux jours fériés, « pour que l’activité du pays dans son ensemble soit plus importante dans l’année ». Le lundi de Pâques et le 8-Mai ont été cités « comme exemples », mais le chef du gouvernement, magnanime, se dit « prêt à en accepter ou en examiner d’autres ».

Dans les cafés, restaurants, hôtels et commerces du centre-ville de Marseille, l’annonce surprend. D’abord pour les symboles que représentent les jours fériés ciblés par le Premier ministre. Charlotte, 36 ans, évoque spontanément le « devoir de mémoire » et regretterait ainsi que le 8-Mai « devienne un jour anodin ».

Un avis que partage la Coordination des combattants des Bouches-du-Rhône, qui dit « ne pas comprendre cette proposition, et très mal la vivre ». L’association, qui en fédère une centaine d’autres dans la région, est « surprise de l’absence de réaction du ministère des Armées », et « espère que François Bayrou fera machine arrière ».

« On travaille deux fois plus les jours fériés »

Pour la communauté catholique, l’idée de travailler le lendemain de Pâques déconcerte aussi. Car même si le lundi « n’a aucune signification religieuse », selon le Premier ministre, Isabelle, 92 ans, souligne que le week-end pascal est « la fête la plus importante de l’année ».