Presque un an après les faits, l’enquête avance. Le commanditaire présumé de l’incendie criminel ayant causé la mort de sept personnes en juillet 2024, à Nice, a été identifié et arrêté en décembre 2024 en Guinée-Bissau a annoncé mercredi 16 juillet le procureur de Nice, Damien Martinelli.
Parallèlement, le dernier des incendiaires présumés encore recherché a été interpellé en avril en Algérie. Conformément aux accords entre les deux pays, il ne pourra pas être extradé parce qu’il est de nationalité algérienne, a ajouté le procureur dans un communiqué.
Jusqu’à présent, le parquet de Nice n’avait annoncé que l’interpellation et la mise en examen de deux des trois très jeunes hommes soupçonnés d’avoir allumé le feu, ainsi que de trois autres personnes impliquées dans l’organisation ou la logistique de l’incendie criminel.
Sept membres d’une même famille tués par l’incendie
Dans la nuit du 17 au 18 juillet 2024, trois personnes avaient mis le feu dans les escaliers d’un immeuble de Nice dans le cadre d’un différend lié à un trafic de drogue. L’incendie s’était propagé jusqu’à un appartement du 7e étage, où vivaient des membres d’une famille comorienne étrangère au trafic.
Trois enfants de cinq, sept et dix ans, un adolescent de 17 ans, deux femmes de 22 et 46 ans sont morts dans les flammes, et un homme de 45 ans s’est tué en sautant par la fenêtre. Un jeune homme de 23 ans s’était grièvement blessé en sautant lui aussi, tandis que les pompiers avaient sauvé in extremis deux jeunes de 17 et 19 ans.
Grâce à un énorme travail, en particulier autour de la téléphonie, les enquêteurs avaient rapidement identifié les incendiaires présumés, âgés de 17 à 21 ans. Un homme « susceptible d’avoir joué un rôle en qualité de commanditaire » avait également été identifié, a indiqué le procureur, sans donner de précision sur ses motifs et sur les cibles qu’il aurait visées.
Visé par un mandat d’arrêt international
Âgé de 27 ans, né au Sénégal et domicilié à Nice, il avait déjà été « condamné à plusieurs reprises dans le cadre de trafics de stupéfiants d’envergure » et a quitté la France juste après l’incendie. Visé par un mandat d’arrêt international, il a été interpellé à l’aéroport international de Bissau le 22 décembre.
Il est toujours en détention sous le régime d’une demande d’extradition mais en l’absence d’accord bilatéral entre la France et la Guinée-Bissau, les autorités bissau-guinéennes n’ont pas encore tranché sur son sort.
Pour le jeune Algérien, des échanges sont en cours avec les autorités algériennes « afin de préciser les suites susceptibles d’être données à cette arrestation et d’obtenir tout renseignement sur la situation de l’intéressé », a expliqué le procureur, assurant que l’enquête se poursuivait pour identifier « toutes les personnes susceptibles d’être impliquées » dans le drame.