Les bornes Le Relais sont bien connues du grand public. Ces conteneurs blancs postés le long des routes, dans les villes et les villages, permettent à l’entreprise d’insertion de collecter vêtements, linges de maison et chaussures usagées. Depuis le 15 juillet, ils ne sont plus vidés, partout en Bretagne.
Les mairies demandent donc aux habitants de ne plus rien y déposer, « en attendant qu’une solution soit trouvée », indique par exemple Rennes métropole (43 communes) où les 302 bornes permettent de collecter plus de 1 900 tonnes par an.
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Si Le Relais n’assure plus ce recyclage, « ce n’est pas seulement un coup de gueule, assure Pascal Milleville, directeur général du Relais Bretagne. C’est parce que nous sommes étranglés financièrement. Si rien ne change, nous ne passerons pas l’été. Fin août, nous ne pourrons plus verser les salaires. »
200 personnes employées en Bretagne
Le Relais emploie 200 personnes en Bretagne, dont 135 au siège régional, à Acigné (Ille-et-Vilaine), près de Rennes. Les autres se trouvent dans les boutiques Ding Fring implantées dans plusieurs départements, dont l’Ille-et-Vilaine (Rennes, Chantepie, Saint-Grégoire, Vitré) et les Côtes-d’Armor (Dinan). Les clients y trouvent des articles de seconde main soigneusement sélectionnés, en excellent état.
Avec la fast-fashion, cette mode du vêtement pas cher et jetable, les collectes sont inondées de textiles de moindre qualité. archives Ouest-France
« Pour l’instant, ces boutiques ne sont pas menacées. On peut les approvisionner avec des stocks provenant du national. Mais si les collectes ne sont plus assurées, fatalement, ça finira par poser un problème. » Avec la fast-fashion, cette mode du vêtement pas cher et jetable, les collectes sont inondées de textiles de plus en plus coûteux à traiter.
Pas assez de ressources financières
« Nous savons faire mais en face, les ressources financières sont insuffisantes », explique Pascal Milleville, dont les préoccupations sont partagées par les autres antennes du Relais, partout en France. Dans leur viseur, l’éco-organisme Refashion L’éco-organisme Refashion, dont la gouvernance est assurée par des acteurs majeurs du textile comme Kiabi, Decathlon ou Carré Blanc. Selon eux, il ne redistribue pas les aides de l’État aux acteurs locaux, « soit 200 millions d’euros qui dorment sur des comptes ».
Le Relais n’est pas le seul à être impacté. Dans le Finistère, l’association Abi29 ne peut plus assurer la collecte des textiles, elle a été placée a été placée en liquidation judiciaire. Brest métropole vient de fermer les bacs de récupération, et appelle les habitants à se diriger vers d’autres dépôts de vêtements de seconde main.