La gastro-entérite fait-elle de la résistance ? Le printemps s’est installé depuis un petit mois. Pourtant, dans son cabinet, Aurore Baudoin, généraliste à Marseille voit encore de nombreux patients qui souffrent de vomissements, de diarrhée ou de maux de ventre.
« Ces dernières semaines, on a eu pas mal de gastro-entérites avec pour certains patients des formes assez violentes. D’habitude, on a beaucoup de cas pendant les vacances de Noël, cette année ça traîne un peu plus. »
Un constat que partage Sandra Brancato, pédiatre dans le Gard : « Lorsqu’on arrive aux vacances de Pâques, normalement, ça se calme. » Pas cette année. Selon le bulletin gastro-entérites aigües publié par Santé Publique France le 10 avril, au niveau national, elles représentent 8,7% des consultations SOS Médecins.
Une météo peu clémente
« Cette activité est supérieure à celle observée lors de la saison 2023-2024 et proche des maximums historiques », précise la publication. Chez les enfants de moins de 5 ans, cette proportion passe à 11,2%. Elle est, elle aussi, supérieure à celle mesurée l’année dernière. La région Paca fait partie, comme la grande majorité de l’Hexagone, de celles avec un niveau élevé pour ces deux mesures, contrairement à la Corse.
Difficile d’expliquer pourquoi l’épidémie de gastro-entérite s’attarde. Sandra Brancato émet l’hypothèse que la météo peu clémente de la fin de l’hiver et du début du printemps n’aide pas. « Les enfants sont plus enfermés que d’habitude à cette période ». Mais une bonne nouvelle apparaît : Aurore Baudoin voit aussi « beaucoup de jeunes enfants avec des formes modérées et des parents qui sont très mal. C’est peut-être grâce au vaccin contre les rotavirus qui est recommandé à deux mois. »
« Moins de gastro-entérites et de bronchiolites »
Santé Publique France rappelle que ces virus sont « responsables d’environ la moitié des diarrhées sévères du nourrisson nécessitant une hospitalisation ».
Parmi les patients de Sandra Brancato, elle confirme un effet bénéfique des nouvelles vaccinations. « Chez les tout-petits, je vois moins de gastro-entérite et de bronchiolites grâce aussi au vaccin. Les enfants que je reçois pour des cas de gastro-entérites sont plutôt d’âge scolaire, en maternelle. »
Si vous faites partie des malchanceux, Aurore Baudoin rappelle les gestes barrières indispensables, « se laver les mains mais aussi éviter de mettre son enfant en collectivité ». Avec une vigilance particulière à avoir pour les plus jeunes et les plus âgés, le risque de déshydratation. « Il faut vraiment les ‘resucrer’avec des sucettes, du jus de pomme. »