Par
Gil Martin
Publié le
16 juil. 2025 à 8h41
Issue du CNRS et de l’Université de Montpellier, Ciloa est une jeune biotech pionnière dans la bio-ingénierie in vivo des vésicules extracellulaires (ou EV) à des fins thérapeutiques et préventives… Plus simplement, la chimie du corps humain fait que nos cellules sécrètent naturellement des vésicules extracellulaires, ou « extracellular vesicles » qui agissent comme des messagers intercellulaires.
Les EV pour transporter l’adiponectine
Ciloa a développé un projet de recherche, baptisé « Diadème », qui vise à utiliser les capacités de « transport » de ces vésicules extracellulaires pour développer une nouvelle génération de solutions thérapeutiques. La biotech a notamment développé le biomédicament APN-sEV qui permet de diffuser une hormone, l’adiponectine, dans l’organisme des personnes souffrant de diabète et d’obésité. La capacité des EV permet de mieux diffuser l’hormone à toutes les cellules.
« Nous sommes les premiers à réussir à produire l’adiponectine sous cette forme, en l’associant aux petites vésicules extracellulaires afin de réaliser son haut potentiel thérapeutique »
Robert Mamoun
Directeur général de Ciloa
« Les premiers résultats ont confirmé un potentiel thérapeutique remarquable pour le traitement de plusieurs maladies métaboliques touchant environ 2 milliards de patients dans le monde, en particulier le diabète de type 2 et l’obésité », confirme Robert Mamoun, directeur général de Ciloa et docteur en biologie moléculaire. « L’adiponectine est une hormone reconnue comme l’Ange gardien du métabolisme pour ses propriétés anti-inflammatoire, anti-stress-oxydatif, anti-apoptotique et insulino-sensibilisatrice. Elle présente donc un potentiel thérapeutique de premier plan dans plusieurs maladies métaboliques comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et de la peau, plusieurs rétinopathies (DMLA, rétinopathie du prématuré ou liée au diabète), des cancers hormonaux ».
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Robert Mamoun, docteur en biologie moléculaire et dirigeant de la biotech montpelliéraine Ciloa (©Ciloa)Des résultats pré-cliniques encourageants
Or, depuis plus de 20 ans, les travaux de développement de la production d’adiponectine sous une forme stable et fonctionnelle ont échoué. « Nous sommes les premiers à réussir à produire l’adiponectine sous cette forme, en l’associant aux petites vésicules extracellulaires afin de réaliser son haut potentiel thérapeutique », affirme Robert Mamoun. Selon les résultats pré-cliniques, l’APN-sEV diminue fortement le surplus pondéral, élimine le stockage de gras dans les organes testés, augmente fortement la sensibilité à l’insuline et contribue à la régulation du glucose. « De façon unique, l’APN-sEV permet de préserver toute la masse musculaire, y compris en co-traitement avec les anti-diabétiques du marché », indique aussi Ciloa.
Une aide de l’État de 6,5 M€
Pour poursuivre ses recherches et obtenir la reconnaissance de son candidat médicament, Ciloa a décroché un financement de l’État de 6,5 M€ du fonds « Biothérapies et Bioproduction de Thérapies Innovantes » du programme national France 2030 : « Cette aide financière nous permettra de poursuivre le développement de notre biomédicament APN-sEV, la seule forme recombinante, stable et fonctionnelle d’adiponectine au monde », souligne le directeur.
« La biotech lancera ensuite des essais cliniques de phase I (tolérance) en 2027 et de phase II (efficacité) en 2028 »
« Nous avons démontré que les propriétés de l’APN-sEV résultaient de son action sur des voies métaboliques spécifiques et différentes de celles des anti-diabétiques du marché, » ajoute Bernadette Trentin, directrice scientifique de Ciloa. « L’APN-sEV est ainsi très complémentaire de ces médicaments, ce qui permet d’ouvrir la voie à un traitement plus complet, plus sûr et durable de nombreuses maladies métaboliques. »
Développer un médicament
Les fonds obtenus via le projet « Diadème » permettront à Ciloa de développer un médicament « First-in-class » et « First-in-human » composé d’adiponectine présentée par les petites vésicules extracellulaires. La biotech doit mettre en place la production du candidat médicament APN-sEV et réaliser les études précliniques règlementaires nécessaires afin de s’assurer de la sécurité du traitement. La biotech lancera ensuite des essais cliniques de phase I (tolérance) en 2027 et de phase II (efficacité) en 2028.
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