Par

Manuel Rodriguez

Publié le

15 juil. 2025 à 18h28

De vigilance à alerte. Depuis vendredi 11 juillet, l’Ille-et-Vilaine a atteint le niveau 2, sur 4, de la sécheresse. Un seuil qui induit des interdictions et des restrictions de consommation de l’eau potable.

C’est aussi l’occasion de se questionner sur nos (mauvaises) habitudes au quotidien. Et de trouver des sources d’économies.

Pourquoi en est-on là ?

Certains s’en émeuvent, ne comprennent pas. On voit régulièrement fleurir des commentaires du style : « Il y pleut presque 8 mois de l’année, comment c’est possible ? »

Réponse : il y a eu un déficit pluviométrique au printemps. Au moment le plus important pour la recharge des nappes.

Les mois de février, mars et avril 2025 sont les plus secs qu’on ait eu depuis longtemps. On est à 50 % de pluviométrie en moins par rapport à une année moyenne.

Joseph Boivent, président du Syndicat eau du pays de Fougères

S’ajoutent deux autres phénomènes.

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Géologique tout d’abord : « Notre sous-sol stocke peu à cause de nappes à faible capacité », résume Joseph Boivent.

Climatique, ensuite : « Nous sommes à une hausse des températures de 2,2°. Conséquence, l’évapotranspiration est plus importante », résume Diana Lefeuvre, adjointe au maire de Fougères en charge de la transition écologique et énergétique.

Elle précise que les averses orageuses en été n’inversent pas les courbes : « Ça ne nourrit pas les nappes car la végétation, en demande à cette période, capte l’essentiel de l’eau. Ça reverdit la surface, pas en profondeur ».

Quelles obligations ?

L’état d’alerte dans lequel la préfecture a fait basculer le département implique des restrictions :

  • l’arrosage des jardins et pelouses est interdit entre 8 h et 20 h ;
  • l’arrosage des potagers est interdit entre 10 h et 20 h ;
  • le remplissage et la vidange des piscines sont interdits (sauf mise en eau) ;
  • le lavage des véhicules se fait uniquement dans les stations autorisées ;
  • lavage des bâtiments interdit.

« L’eau a été coupée au cimetière. Les usagers devront apporter leur propre eau récupérée », ajoute Diana Lefeuvre.

Tout est spécifié, secteur par secteur sur le site vigieau.gouv.fr.

Quels gestes adopter ?

« Apprenons dès maintenant à faire des économies face à la sécheresse, à travailler sur la sobriété » insiste Joseph Boivent, avant de rappeler que « 80 % de la consommation d’eau potable est le fait de nous, les citoyens ».

Lui et Diana Lefeuvre en sont persuadés : la capacité à agir est énorme. « On doit prendre conscience de la valeur de l’eau, que chaque litre doit servir ».

Ils font donc la promotion des écogestes, « un bon moyen de préserver les ressources en eau et d’éviter que la situation s’aggrave ».

Quelques exemples de bonnes habitudes à prendre à l’échelle individuelle : limiter le temps sous la douche (moins de quatre minutes), ne pas laisser couler l’eau quand on se lave les mains. Installer des mousseurs d’eau sur un robinet en réduit de 50 % la consommation. Idem avec une douchette économe dans la salle de bain.

Quant aux chasses d’eau modernes, elles permettent également de grosses économies d’eau. « Et en plus, c’est bon, aussi, pour le portefeuille », conclut Joseph Boivent

Quid des risques de feux de forêt ?

Dans ce contexte de forte sécheresse, la Ville et le syndicat eau lancent un appel à la vigilance face aux incendies. Les risques sont très élevés dans les massifs forestiers.

Y compris en forêt de Fougères, très fréquentée en période estivale. « Il ne faut plus une cigarette, ni un barbecue en forêt l’été », insiste Diana Lefeuvre avant de donner un chiffre : « Depuis le début de l’été, les pompiers d’Ille-et-Vilaine sont mobilisés chaque jour par dix feux d’espaces naturels ».

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