Par
Nicolas Gosselin
Publié le
17 juil. 2025 à 6h42
Le destin de la Boca Foodcourt s’assombrit au fil des jours… Ouvert depuis fin 2018 au niveau du quai de Paludate à Bordeaux, cet espace de restauration de 1 300 m2 n’a jamais trouvé son rythme de croisière et risque la liquidation judiciaire. Son gérant Vincent Bidou doit passer devant le tribunal de commerce d’ici la fin septembre 2025 et il n’est pas très optimiste… « On se dirige vers une fermeture », concède-t-il.
Depuis le 2 avril 2024, la Boca Foodcourt est placée en redressement judiciaire et la santé financière de la société ne s’est pas vraiment améliorée, à en croire son gérant. « L’été dernier, on a eu des boosters de chiffre d’affaires avec des événements sportifs forts comme les JO de Paris ou l’Euro de football mais depuis le début d’année, l’activité s’est dégradée. »
La conjoncture n’est pas bonne et lutter contre un contexte économique négatif, c’est pas simple. On accuse le coup !
Vincent Bidou
gérant de la Boca Foodcourt
La fermeture définitive n’est pas encore actée mais l’espoir reste mince. L’administrateur judiciaire, chargé d’observer les comptes de l’entreprise et de rendre des comptes au tribunal, doit livrer son verdict dans les prochaines semaines.
Le manque d’attractivité du quartier se paie cash
« On a encore des atouts dans la main et des leviers qu’on peut actionner« , clame Vincent Bidou. Parmi ces « leviers », le gérant négocie avec le propriétaire des murs et bailleur – le Crédit agricole – pour obtenir une nouvelle réduction de loyer.
Pour ne rien arranger, l’été n’est pas une période propice pour la Boca Foodcourt en dehors des grandes compétitions sportives. La clientèle des bureaux adjacents est partie en congés et les touristes ne s’aventurent pas dans le secteur. « Notre difficulté majeure, c’est que les travaux du quartier ont pris des années de retard, le quartier a du mal à émerger. On s’est installé trop tôt », regrette Vincent Bidou.
Le gérant explique avoir dû déployer « beaucoup d’énergie et d’argent pour capter du monde » dans un quartier qui souffre encore d’un manque d’attractivité et d’une mauvaise desserte en transports en commun.
Des clients qui thésaurisent
En plus, vu la conjoncture et un pouvoir d’achat en berne, les clients dépensent moins dans la dizaine de stands de restauration présents sur place. « Ils viennent de moins en moins manger sur place mais arrivent pour la deuxième partie de soirée. Pour faire la fête et boire des verres. » Résultat : c’est le chiffre d’affaires de la Boca Foodcourt qui trinque.
Vincent Bidou attend son passage devant le tribunal de commerce en septembre pour savoir à quelle sauce il risque d’être mangé. Si la liquidation judiciaire est prononcée, seul un repreneur pourrait faire vivre encore les lieux, qui servaient jadis d’abattoirs. Un destin tout tracé pour la Boca Foodcourt ? « On se battra jusqu’au bout », rétorque son gérant.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.