La croissance annuelle des salaires au Royaume-Uni, hors primes, a légèrement dépassé les attentes pour atteindre 5,0 % sur les trois mois se terminant en mai, selon les chiffres officiels publiés jeudi. Parallèlement, la forte baisse initialement annoncée du nombre d’employés s’est révélée bien moins importante qu’estimée.
Dans l’ensemble, ces données suggèrent que le marché du travail britannique se refroidit, mais peut-être moins rapidement que ne l’avait anticipé la Banque d’Angleterre.
Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un ralentissement de la croissance des salaires réguliers à 4,9 %, contre un taux de 5,2 % initialement rapporté pour la période de trois mois se terminant fin avril.
Le chiffre d’avril pour la croissance des salaires a été légèrement révisé à la hausse, à 5,3 %, tandis que l’estimation provisoire d’une baisse de 109 000 employés en mai — la plus forte depuis la pandémie — a été fortement revue à la baisse, à seulement 25 000.
La baisse du nombre d’employés en juin a été provisoirement estimée à 41 000. Les chiffres publiés par l’Office for National Statistics sont issus des données de l’administration fiscale.
La Banque d’Angleterre surveille de près l’évolution des salaires et du nombre d’employés afin d’évaluer la persistance des pressions inflationnistes domestiques, d’autant plus que les données publiées mercredi ont révélé une inflation en juin à 3,6 %, son plus haut niveau depuis janvier 2024.
La plupart des membres de la Banque d’Angleterre considèrent qu’une croissance annuelle des salaires d’environ 3 % est souhaitable pour maintenir l’inflation des prix à la consommation proche de l’objectif de 2 % à moyen terme.
En mai, la Banque d’Angleterre prévoyait une croissance annuelle des salaires du secteur privé, hors primes, de 5,2 % sur les trois mois jusqu’en juin, ralentissant à 3,8 % au dernier trimestre de l’année.
Les données publiées jeudi montrent que cette mesure de la croissance des salaires a ralenti à 4,9 % sur les trois mois se terminant en mai.
Certains employeurs ont indiqué s’attendre à réduire leurs recrutements en raison de la hausse du salaire minimum et des cotisations patronales à la sécurité sociale entrées en vigueur en avril, ainsi qu’en raison d’un durcissement prévu de la législation du travail.
La combinaison d’une baisse du nombre d’offres d’emploi et d’un plus grand nombre de personnes à la recherche d’un emploi est l’une des principales raisons pour lesquelles la Banque d’Angleterre prévoit de poursuivre la baisse progressive de ses taux d’intérêt, en dépit d’une inflation supérieure à la cible.