Dans moins de six mois, la Formule 1 découvrira une nouvelle ère. La discipline verra simultanément entrer en vigueur des réglementations moteur et châssis inédites qui bouleverseront la manière dont les monoplaces fonctionneront et dont la course sera faite.

L’élément majeur derrière ces changements est la modification des unités de puissance V6 turbo hybrides actuelles, qui seront simplifiées avec la disparition du MGU-H (qui récupérait l’énergie des gaz d’échappement), tout en produisant une puissance provenant à part égale de la partie thermique et de la partie électrique du moteur. En sus, elles seront alimentées par un carburant 100% renouvelable.

En parallèle, mais aussi en réaction à cette nouvelle motorisation, les châssis vont radicalement changer. Plus courts et plus étroits, notamment pour en réduire le poids, ils se voudront aussi plus simples et délaisseront la priorité donnée entre 2022 et 2025 à l’effet de sol pour aller vers une aérodynamique active. Cette dernière permettra de maximiser les performances en offrant deux configurations différentes et interchangeables en course, pour produire le moins de résistance possible à l’air en ligne droite mais le plus d’appui possible en virages. 

Lire aussi :

Des inquiétudes se sont vites manifestées concernant la viabilité de la réglementation, et notamment vis-à-vis de l’importance prise par la partie électrique du moteur. Cela a d’ores et déjà amené un certain nombre d’acteurs à pointer du doigt le risque de voir la course changer de physionomie, notamment en ce qui concerne les phases de récolte et de déploiement de l’énergie, qui seront encore plus cruciales qu’aujourd’hui. La FIA a d’ailleurs déjà modifié le règlement pour éviter certains cas de figure potentiellement préjudiciables.

Interrogé sur le sujet à Silverstone, Lance Stroll n’a pas caché une certaine perplexité sur l’avenir de la F1. Ainsi, quand il lui a été demandé à quel point il était impliqué dans le développement de la voiture 2026 d’Aston Martin et à quel point il comprenait la future monoplace, il a répondu : « [J’ai] une petite compréhension. Pas beaucoup de développement, car c’est tout nouveau. Donc, oui, c’est surtout Adrian Newey, pas tellement moi. Mais j’ai une petite idée. Ça devrait être assez différent. Je ne sais pas si les règles sont très enthousiasmantes. Mais c’est relatif, et si vous avez une voiture rapide, alors ce sera stimulant. Nous verrons bien ce que l’année prochaine nous réserve. »

« Je ne sais pas à quoi vont ressembler les voitures des autres. Donc oui, on verra quand tout le monde se montrera. […] On se fera une petite idée lors des essais [hivernaux], mais je pense que le samedi après-midi en Australie, on aura une meilleure idée du niveau de tout le monde. On verra bien le moment venu. Mais le règlement, je ne sais pas, je trouve ça un peu triste, si vous voulez mon avis. »

Un règlement 2026 « pas très sexy »
Le concept F1 2026 de la FIA.

Le concept F1 2026 de la FIA.

Photo de: FIA

A-t-il déjà pu piloter la voiture 2026 en simulateur ? « Oui, j’ai piloté dans le simulateur. C’est pour ça que c’est un peu triste. Je pense que c’est juste, oui, c’est un peu dommage. La Formule 1 s’est engagée dans cette voie avec l’énergie électrique, et nous avons dû supprimer tout l’appui aérodynamique des voitures pour alimenter les batteries. Ce serait amusant de voir des voitures légères, agiles, rapides, avec beaucoup d’appui, et de simplifier un peu tout ça. Oui, [que ce soit] moins un championnat de projet scientifique sur les batteries qu’un simple championnat de Formule 1. »

Je pense que beaucoup de pilotes sont d’accord. Certains ne peuvent peut-être pas en parler pour des raisons politiques.

Le Canadien se montre peu convaincu par le principe d’une discipline où la gestion de l’énergie va prendre une place aussi grande, même s’il se montre pragmatique : « Oui, c’est en grande partie ça. Je ne sais pas si c’est ce qu’on appelle de la course, mais ce sera pareil pour tout le monde l’année prochaine, et tout dépendra de qui sera le meilleur. Je suis sûr que les meilleurs adoreront les nouvelles règles [rires]. C’est tout ce qui compte. »

« Je ne suis pas fan de la direction prise, mais bon, si nous avons une voiture rapide, que nous sommes compétitifs et que nous faisons mieux que tous les autres, alors il n’y aura pas de quoi se plaindre. Je n’aime pas trop l’idée de la réglementation, cependant. Je pense que beaucoup de pilotes sont d’accord là-dessus. Certains ne peuvent peut-être pas en parler pour des raisons politiques, mais je trouve stimulant d’imaginer des voitures qui peuvent hurler un peu plus fort [et] être un peu plus légères ; se concentrer uniquement sur l’énergie, comme la batterie, le moteur, ce n’est pas très sexy. »

Avec Jake Boxall-Legge et Christian Nimmervoll

Lire aussi :

Dans cet article

Soyez le premier informé et souscrivez aux alertes mails pour recevoir les infos en temps réel

S’abonner aux alertes de news