Par
Bastien Grossin
Publié le
17 juil. 2025 à 10h50
« Nous avons d’abord végétalisé 100 % de nos cours d’école. Et puis maintenant, nous allons plus loin », affirme Arnaud Deslandes, maire de Lille (Nord), dans la nouvelle cour de l’école maternelle Pauline-Kergomard. On vous en a parlé il y a quelques mois avec l’inauguration de l’école Brasseur à Fives : la transformation des cours de récréation s’inscrit dans une politique de rénovation engagée par la Ville. L’objectif : créer des espaces plus respectueux de l’environnement et mieux adaptés aux effets du dérèglement climatique, notamment aux fortes vagues de chaleur. Cet été, c’est au tour du groupe scolaire Pauline-Kergomard / Augustin-Thierry – François-Launey de bénéficier de ces aménagements pour la rentrée en septembre 2025.
Une différence de températures clairement ressentie avant et après
Même sans canicule, la différence de températures se sent déjà entre la cour de l’école primaire toujours en travaux et celle de l’école maternelle déjà rénovée. Si dans la première quelques rayons de soleil suffisent à faire suffoquer, dans l’autre on y sent plus de fraîcheur. La température est plus basse, on est moins exposé au soleil et l’air y est plus respirable.
Voici la cour de l’école maternelle du même groupe scolaire après la rénovation ©Bastien Grossin
Cette différence de températures s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la végétalisation de la cour. La présence de verdure et d’arbres permet la création de points d’ombre qui protègent la cour d’une trop forte exposition au soleil et permettent également une meilleure circulation de l’air. Deuxièmement, la transformation du sol est probablement le principal facteur. Récemment encore, il était recouvert de bitume. Or comme l’explique Charlotte Brun, première adjointe au maire : « Dans la journée ça capte très fortement la chaleur et la relâche la nuit. Les cours d’école qui en ont sont beaucoup plus chaudes que les autres ». Maintenant le sol est constitué de pleine terre et de pavés drainants, qui permettent non seulement une baisse des températures, mais aussi une meilleure infiltration de l’eau de pluie. Ces changements sont également prévus dans la cour de l’école primaire d’ici septembre 2025.
Ce sol drainant est également pensé pour capter l’eau de pluie toute l’année. Des cuves sont parfois installées dans le sous-sol afin de stocker cette eau, qui est ensuite restituée sous forme d’humidité pendant les périodes de chaleur.
Un réaménagement complet de l’école
Ces aménagements se font en parallèle d’une rénovation thermique complète des bâtiments. C’est le cas dans cette école avec une isolation par l’extérieur, la rénovation du système de ventilation naturelle, la pose de panneaux photovoltaïques et la reprise des toitures. Objectif : rendre les locaux plus frais en été, plus confortables en hiver.
Les enfants ne sont pas de simples spectateurs de cette transformation. Ils sont directement associés aux travaux : « Ils ont été concertés. Ils ont dessiné la cour avec nous. Ils participent aux plantations », précise Charlotte Brun. Selon elle, ce type de démarche a des effets positifs sur le quotidien scolaire. « Le climat scolaire est meilleur. On apprend mieux. On est mieux dans sa scolarité ».
Un chantier à hauteur de 850 000 euros
À l’heure actuelle, 14 écoles ont déjà bénéficié de ces transformations depuis 2021 et 17 seront concernées d’ici la rentrée prochaine. Charlotte Brun explique que ce type de chantier coûte en moyenne entre 350 000 et 400 000 euros. Trois à quatre écoles en bénéficient chaque été. Dans le cas de ce groupe scolaire avec l’une des plus grandes cours de récréation à Lille, il a fallu compter 850 000 euros. Pour autant, la mairie ne compte pas en rester là et espère la généralisation de ces aménagements pour ses 80 écoles. « Nous savons que nous serons exposés dans les années qui viennent à des vagues de chaleur et des canicules fortes qui peuvent être précoces en juin ou tardives en septembre, même fin septembre » explique Arnaud Deslandes.
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