Elle est arrivée à Nice à l’âge de 15 ans. Et neuf décennies plus tard, elle n’en a pas bougé. Ruth Herz, de son nom de jeune fille Straus, vient de fêter son 105e anniversaire.

Née le 11 juillet 1920 à Saint-Ingbert, dans la Sarre, elle quitte son Allemagne natale pour Nice en 1935. Son oncle, ministre de Sarre de 1947 à 1951 et ambassadeur à Paris de 1952 à 1955, en était tombé amoureux lors d’un séjour et l’avait qualifié de « paradis ».

Envoyée au camp de Gurs en 1940

Inscrite à l’école Pigier, Ruth étudie la couture, dont elle fera son métier. Quand la guerre éclate, elle est envoyée avec sa mère et sa grand-mère au camp de Gurs dans les Pyrénées-Atlantiques le 1er juin 1940.

Toutes trois en seront libérées le 16 juillet, grâce à l’état de santé de sa grand-mère, tandis que son père est interné au camp des Milles dans les Bouches-du-Rhône.

Médaille de la Ville

En 1942, elle rencontre l’amour et épouse Eric Herz. Mais l’année suivante, le fanatique capitaine SS Alois Brunner débarque à Nice et la traque des juifs se durcit. Le couple se terre un an et, malgré les dénonciations, réchappe.

Veuve depuis 1986, elle vit aujourd’hui entourée de ses deux fils, de ses deux petits-enfants et de ses quatre arrière-petits-enfants.

À l’occasion de son centenaire, en 2020, elle avait reçu la médaille de la Ville.