Par

Amandine Vachez

Publié le

15 juil. 2025 à 12h40

En 1825, la société « Théodore Lefebvre & Cie » ouvre à Lille (Nord), dans le quartier Moulins. La fabrique de céruse va, au fil des décennies, devenir productrice de peintures pour les professionnels, puis accessibles au grand public. 200 ans plus tard, son site de production de Noyelles-lès-Seclin, près de Lille, peut sortir 20 000 tonnes de peinture par an, et sa seconde usine, située près de Toulouse à Colomiers, 15 000. Les co-dirigeants actuels du groupe présentent l’entreprise et ses grandes ambitions.

« On conçoit, on fabrique et on vend des peintures d’excellence »

Vous avez sans doute déjà vu ces pots de peinture, floqués « Théolaur peintures », terme né de la fusion de Théodore et de Lauragais peintures survenue au début du siècle. En 2025, pour vous situer, le groupe nordiste Théodore centralise plusieurs activités : la conception et fabrication de peintures (Théolaur peintures), les espaces de vente (Théodore Maison de peinture), un outil digital (Monsieur peinture) et PALM (service dédié aux fresques murales).

Cette pluridisciplinarité permet au groupe d’avoir « une complémentarité naturelle », comme le dit Hugo Robardey, co-dirigeant du groupe. Conçues dans un laboratoire R&D situé à Noyelles, les peintures sont fabriquées en France, sur les deux sites de production, dont chacun a sa spécificité. Puis elles sont distribuées dans des points de vente physiques (plus de 80 en France) et sur Internet.

« On conçoit, on fabrique et on vend de la peinture d’excellence. »

Hugo Robardey, co-dirigeant du groupe Théodore.

En 2025, le groupe Théodore fête ses 200 ans. L'entreprise est née en 1825 à Lille (Nord) et a depuis connu de nombreuses évolutions, comme le dévoile cette fresque réalisée pour cet anniversaire.
En 2025, le groupe Théodore fête ses 200 ans. L’entreprise est née en 1825 à Lille (Nord) et a depuis connu de nombreuses évolutions, comme le dévoile cette fresque réalisée pour cet anniversaire. ©Amandine VachezToujours s’adapter

Quel est le secret de longévité d’un tel groupe ? « S’adapter, toujours innover », répond Hugo Robardey. « Il suffit de regarder notre histoire. Initialement, on était fabricant de céruse ». Depuis plusieurs années, le défi est directement lié au réchauffement climatique. Il a fallu par exemple imaginer une peinture qui isole davantage les bâtiments. « Notre produit Theoterm®, mis en vente en 2018, a un réel impact sur le réchauffement du bâtiment, par un renvoi des UV dans l’atmosphère », explique Laurent Letort, co-digireant du groupe. Cela a été mesuré : ce produit permet d’économiser 4 kg de CO2 par m2 et par an, est-il avancé par l’entreprise.

« Terroir, la plus française des peintures françaises »

« Nous travaillons toujours à aller plus loin, avec des matières biosourcées, naturelles ou recyclées », met en exergue Hugo Robardey. Pour mettre un coup de projecteur sur l’entreprise, un nouveau produit est lancé, pour le bicentenaire : la peinture « Terroir », vendue comme « la plus française des peintures françaises ». Hugo Robardey explique : « 80 % des composants de cette peinture sont d’origine France. Nous avons cherché longtemps comment construire ce circuit, trouver des fournisseurs… Et trouver la formule pour que le produit fini soit satisfaisant et tienne dans le temps. Tout a été réfléchi. » En guise de comparaison, sur les produits « classiques », environ 50 % des composants sont d’origine française, et 40 % européenne. Hugo Robardey insiste sur le fait que « toute la production est faite en France, à Noyelles et à Colomiers. »

« Aujourd’hui, on se rapproche de la biochimie végétale, dans l’élaboration de nos formules. Pour le produit Terroir par exemple, on utilise de la coquille d’œuf. »

Hugo Robardey, co-dirigeant du groupe Théodore.

Le site de production de Noyelles-lès-Seclin (Nord) a une capacité de production de 20 000 tonnes par an.
Le site de production de Noyelles-lès-Seclin (Nord) a une capacité de production de 20 000 tonnes par an. ©Amandine VachezPour 2030, miser sur l’innovation et la proximité avec les clients

À l’horizon 2030, le groupe a pour objectif d’injecter 20 % de son chiffre d’affaires (110 millions d’euros actuellement) dans l’innovation. Il veut aussi renforcer son maillage sur le territoire, avec l’ouverture de 40 points de vente supplémentaires, où sera proposé un service de click and collect et un dispositif de réalité augmentée, pour que le client se projette plus facilement. « Il est important pour nous de parfaire notre service de proximité », appuie Laurent Letort.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.