IAN LANGSDON / AFP
Joaquin Phoenix, ici au mois de mai 2025, à Cannes.
PEOPLE – Il est des souvenirs que Joaquin Phoenix a dû mal à rayer de sa mémoire. Son interview pour David Letterman, en 2009, est de celles-ci. Invité du late-night show de Stephen Colbert, ce mardi 15 juillet, l’acteur américain actuellement à l’affiche du dernier film d’Ari Aster Eddington est revenu sur cet épisode, « l’une des pires soirées » de sa vie.
« C’était tellement inconfortable. Je le regrette, je ne le referai jamais. Je suis vraiment désolé », souffle-t-il d’un air malicieux à la télévision américaine. « Je ne sais pas si David Letterman (qui est parti à la retraite en 2015, ndlr) nous regarde », lui rétorque son hôte. « Il se pourrait, espère Joaquin Phoenix. Et je dois juste lui dire que je suis désolé. »
Retour en arrière. Nous sommes à la fin des années 2000, et le comédien, déjà auréolé du Golden Globe du meilleur pour son interprétation de Johnny Cash dans Walk The Line de James Mangold, est bien installé dans le paysage hollywoodien. Et pourtant, sans crier gare, celui-ci révèle vouloir tout abandonner pour se consacrer à la musique.
L’information est confirmée par le Hollywood Reporter, qui précise que son premier album serait produit par P. Diddy. Des mois plus tard, Joaquin Phoenix débarque alors chez David Letterman. Grosse barbe, cheveux ébouriffés et lunettes de soleil sur le nez… Le look débraillé de l’homme surprend. Ses propos égarés, aussi. La séquence est lunaire, et pousse à croire qu’il serait en pleine dépression.
Évidemment, rien de tout ça n’était vrai. La scène avait été en réalité pensée pour les besoins d’un faux documentaire baptisé I’m Still Here, une parodie réalisée par Casey Affleck proposant de suivre avec humour le début de carrière de Joaquin Phoenix dans le hip-hop. Ce dont, toutefois, David Letterman n’était pas officiellement au courant.
« Je veux que Dave me lacère »
« Quand j’ai participé à cette émission avec Dave, se souvient-il, toujours au micro de Stephen Colbert, j’ai d’abord fait la pré-interview dans mon personnage, et je me suis rendu compte que c’était un peu ridicule. Alors, j’ai rappelé les équipes, et leur ai dit : “Écoutez, je vais le faire. […] Je veux juste que Dave me lacère. Je veux que ce soit vraiment dangereux.” »
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Plus laconique que dangereuse, la séquence l’a marquée. Mais ce n’est pas la première fois qu’il revient dessus. À peine un an après les faits, il s’en était déjà excusé auprès du principal intéressé sur le même plateau, espérant « ne pas l’avoir offensé ». « Tu as interviewé de très nombreuses personnes, et je pensais que tu saurais faire la différence entre un personnage et une personne réelle », lui avait-il exposé.
Fin de l’histoire ? Pas vraiment. Des années plus tard, David Letterman avait pour sa part reconnu un fait notoire : il était au courant de ce qui se tramait en avance. Il n’empêche. « J’ai adoré ce moment, parce que c’était comme s’entraîner sur un sac de musculation, a-t-il confié au podcast d’Howard Stern, en 2017. C’était simple. C’était juste un entraînement à la batte. »