Hedi quitte le palais de justice de Marseille après son audition à Marseille le 6 septembre 2023.

Hedi quitte le palais de justice de Marseille après son audition à Marseille le 6 septembre 2023.  CHRISTOPHE SIMON / AFP

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Le chef de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) à Marseille a envoyé son rapport écrit à sa direction le 13 février dernier, il a été envoyé à la justice un mois plus tard et révélé par Mediapart ce mardi. Et la conclusion paraît limpide : « Les manquements établis (…) doivent s’analyser dans leur globalité. C’est pourquoi je propose, au vu de la gravité des faits, que les gardiens de la paix David B. et Christophe I., les majors Boris P. et Gilles A., ainsi que la commandante Virginie G. soient renvoyés devant le conseil de discipline ».

Mais, à ce jour, les conseils de discipline n’ont toujours pas eu lieu. Ils pourraient pourtant amener jusqu’à la révocation des cinq fonctionnaires de la Brigade anticriminalité (BAC), un peu plus de deux ans après le tabassage d’Hedi à Marseille en juillet 2023, aboutissant notamment à l’amputation partielle de son crâne, suite à un tir de LBD et un déferlement de coups de poing et de pied par les policiers alors qu’il se trouvait au sol. Les faits s’étant déroulés pendant les révoltes suite au décès de Nahel à Nanterre.

La « police des polices » décrit bien un « usage disproportionné de la force » face à une personne « qui ne représentait aucune menace immédiate » dans son rapport de 206 pages.

« Refus d’assumer son commandement »

La responsabilité de chaque échelon est pointée. D’abord, l’Inspection relate le tir de LBD dans la tête d’Hedi, alors qu’il était de dos, par le policier Christophe I. Ensuite, elle rapporte le tabassage du jeune déjà « blessé » et ne représentant « aucun signe de rébellion » par Gilles A., Boris P et David B. Ce dernier « lui assenait un violent coup de pied » et « alors, qu’il [Hedi, NDLR] se relevait avec difficulté, se tenant la tête de la main gauche », il « s’approchait à nouveau de lui » et « prenant de l’élan, ce policier amenait en arrière son bras, prolongé par un objet longiforme avec lequel il frappait Hedi », écrit le rapport révélé par Mediapart.

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Surtout, l’IGPN étaye la responsabilité de leur cheffe, Virginie G. et son « atteinte notoire (…) au crédit et au renom de la police nationale ». D’après l’Inspection, elle a assisté aux violences sans les arrêter, sans les rapporter à sa hiérarchie ni protéger Hedi, alors qu’elle était « à quelques mètres du groupe » de policiers auteurs du tabassage. « En s’abstenant de toute intervention », Viriginie G. a manqué à son « devoir d’obéissance par refus d’assumer son commandement ».

Quatre policiers de la BAC ont par ailleurs été mis en examen dans ce dossier pour « violences volontaire aggravées » et le tireur de LBD avait été incarcéré en détention provisoire 40 jours avant d’être libéré sous contrôle judiciaire.

◗ *Les personnes citées ont été anonymisées