Le Grand Prix de République tchèque ce week-end pourrait
bien être l’événement le plus important de la saison pour la grille
MotoGP, car il déterminera le classement des concessions des
constructeurs pour la fin de l’année 2025. Deux marques sont
particulièrement concernées par les enjeux de cette course : KTM et
surtout Honda, dont l’avenir en termes d’avantages réglementaires
est en jeu.
Le Grand Prix de République tchèque, qui se tient ce week-end à
Brno, pourrait bien être le tournant stratégique
de la saison 2025 pour plusieurs constructeurs. Mais tous les
regards se tournent surtout vers Honda, dont
l’avenir en matière de développement dépend désormais d’une
équation simple : ne pas dépasser les 155 points au
classement des constructeurs à l’issue du week-end. Un
seuil critique qui déterminera s’ils conserveront leurs concessions
actuelles – ces avantages réglementaires qui permettent à une
marque en difficulté de rattraper son retard technique.
Actuellement à 141 points, Honda joue donc
gros. Il suffirait de marquer plus de 14 points
entre la course sprint et la course principale pour perdre
ses privilèges : moteurs supplémentaires, ailerons
spécifiques, pneus tests, journées de développement élargies…
autant d’outils qui lui sont indispensables dans sa tentative de
reconstruction. Autrement dit, une bonne performance
pourrait paradoxalement pénaliser HRC sur le long terme.
Une situation absurde qui témoigne des limites du système
actuel.
Honda jouera à qui gagne
perd à Brno
En face, Aprilia est déjà assurée de passer
dans la catégorie C, ayant dépassé le cap des 161
points, malgré un possible zéro pointé à Brno.
Ducati, ultra-dominateur, reste logiquement sans
concession (catégorie A), tandis que
Yamaha sauve sa peau in extremis, si l’on peut
dire : avec seulement 118 points, même un week-end
parfait ne lui ferait pas dépasser les 155 unités.
Résultat : Iwata conserve ses largesses techniques – et peut ainsi
continuer à tester des évolutions moteur cruciales pour son retour
en haut de la grille.
KTM, enfin, oscille à la limite, avec
150 points. Il faudrait un effondrement à
Brno – moins de six points
marqués – pour rester en bas du tableau. Peu probable, mais pas
totalement exclu compte tenu des tensions internes et du manque de
régularité des pilotes.
Ce système de concessions, qui devait corriger les écarts de
performance, illustre aujourd’hui une distorsion profonde de la
grille : aucun constructeur n’occupera la catégorie
B, preuve d’un MotoGP à deux vitesses. Et pour
Honda, la vraie question est désormais tactique :
faut-il ralentir pour garder ses armes ou viser le court terme au
risque d’un long hiver technique ? Réponse dimanche soir, à
Brno.
