Par
Julien Sournies
Publié le
17 juil. 2025 à 18h24
Elle agace certains commerçants, riverains, usagers des TCL, mais également les automobilistes du centre-ville de Lyon, et plus particulièrement ceux osant s’aventurer sur la place Bellecour (2e). Depuis l’entrée en vigueur de la Zone à trafic limité (ZTL) le 21 juin dernier en Presqu’île, nombre de conducteurs dénoncent un trafic devenu « encore plus perturbé ».
Entre klaxons à répétition, automobilistes indisciplinés et augmentation de la fréquence des bus, laquelle est notamment due à l’arrivée d’un nouveau pôle-bus à Bellecour, la circulation aux abords de la plus grande place lyonnaise génère des tensions.
Sur la place Bellecour de Lyon, les véhicules circulent encore plus au ralenti depuis plusieurs semaines 🚗 En conséquence, les automobilistes s’agacent et font parfois preuve d’incivilités. Pour certains, la ZTL n’y est pas étrangère #fyp #actu #lyon #bellecour
Une circulation au ralenti
Alors qu’elle rentre chez elle à la pause méridienne, Stéphanie, au volant de sa Nissan Juke grise, montre des signes d’impatience. Selon elle, la traversée entre le Rhône et la Saône est à présent devenue un périple, et ce, même en dehors des heures de pointe.
« C’est vraiment long. Depuis quelques jours, j’ai l’impression que ça va un peu mieux. On dirait que les gens ont un peu déserté la ville. Mais bon, ça me prend quand même à peu près 20 minutes », témoigne-t-elle.
Même si la traversée a toujours été compliquée sur cet axe, Nathalie a remarqué une véritable dégradation des conditions de circulation ces dernières semaines. « On voit de plus en plus de bus sortant du côté ouest de la place, puisqu’ils ne peuvent plus passer dans les rues et ça perturbe tout le monde, même si ce n’est pas leur faute », glisse-t-elle avant de reprendre sa route.
Certains automobilistes prennent plusieurs dizaines de minutes pour faire la jonction entre Rhône et Saône via la place Bellecour. (©Julien Sournies / actu Lyon)
Et sur place, le constat est visible. Tandis que plusieurs chauffeurs de bus tentent de se frayer un chemin au sortir de la voie qui leur est réservée, de nombreux automobilistes, visiblement exaspérés par l’attente, ne l’entendent pas de cette oreille. Résultat : le feu tricolore redevient rouge et des embouteillages encore plus importants se forment, augmentant ainsi la colère des deux partis.
« Ils nous coupent la route alors qu’on est au vert »
Outre une entente parfois peu cordiale entre les conducteurs de car et de voitures, l’attitude de certains piétons est par ailleurs pointée du doigt. « Si vous saviez le nombre de personnes qui traversent au rouge, c’est insupportable. Ça fait freiner tout le monde, du coup, on klaxonne par énervement. C’est l’anarchie », déplore Rachid, à bord de son fourgon.
Ce dernier regrette également des cyclistes « dangereux », en particulier ceux rejoignant Bellecour depuis la rue Émile-Zola. « Ils nous coupent la route alors qu’on est au vert », ajoute Rachid.
Des tensions sont palpables entre les automobilistes sur la place Bellecour. (©Julien Sournies / actu Lyon)
Les voitures circulant sur la voie de bus sont, elles aussi, sous le feu des critiques. En effet, pour se faciliter l’accès à la rue Gasparin, laquelle fait office de déviation en attendant la fin du chantier sur la rue Édouard-Herriot prévu le 26 septembre prochain, certains automobilistes n’hésitent pas à l’emprunter.
Eux, ce sont vraiment les pires. Ils gênent les personnes sur la bonne voie, qui, elles aussi, veulent tourner. Sans parler des bus…
Rachid
Automobiliste sur la place Bellecour
« C’est vraiment le bazar »
Mais la principale source de frustration demeure autour des feux tricolores. Si certains jugent, entre autres, le temps de passage au vert « trop court », les véhicules souhaitant rallier le quai Tilsitt se frottent parfois à une horde de piétons, dont le feu passe au vert simultanément.
En conséquence, derrière, les voitures désireuses de rejoindre le pont Bonaparte en face sont contraintes de prendre leur mal en patience, frustrant ainsi encore un peu plus les automobilistes suivants.
« C’est vraiment le bazar. Même si pas grand monde ne va vers le pont, ça bloque tout derrière », confirme de son côté Jonathan, dans l’habitacle de sa Renault Clio 4, lequel espère que la situation s’apaise car « en fin de journée, c’est l’enfer ».
Contactée à ce sujet, la Métropole de Lyon n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
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