Pressé de questions lors d’une audition parlementaire mercredi, le secrétaire adjoint du département d’État chargé des ressources humaines, Michael Rigas, avait lâché que la destruction des biscuits avait pu résulter « de la fermeture de l’USAID ». Il s’est dit « affligé », mais ses propos ont sonné comme un désaveu pour une administration qui affiche sa détermination à lutter contre la gabegie.
La porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, a expliqué jeudi qu’il était d’usage de détruire toute aide alimentaire périmée mais a rejeté toute négligence gouvernementale. « Nous ne recevrons pas de leçons sur la question de l’aide alimentaire, en tant que premier donateur mondial d’aide alimentaire », a-t-elle déclaré.
Coupes drastiques dans les programmes
Après plus de six décennies d’existence, l’USAID a officiellement fermé ses portes, l’administration Trump ayant jugé qu’elle ne servait pas les intérêts américains. L’organisme a été fusionné avec le département d’État, provoquant un séisme dans les milieux humanitaires.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Trump et son gouvernement ont supprimé 83 % des financements des programmes à l’étranger de l’agence. Le texte discuté au Congrès taille également dans les budgets dédiés à de multiples programmes, de l’assistance aux réfugiés à la promotion de la démocratie.
L’ONU privée de financements américains
Parmi les organisations internationales touchées, plusieurs fonds de l’ONU voient la contribution américaine rabotée ou supprimée : l’Unicef pour l’enfance, le PNUD pour le développement ou le FNUAP pour la population. Cette réduction massive des financements pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les populations les plus vulnérables.
Une récente étude publiée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet a révélé que l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants.
Un « vide » créé par Washington
« Ce qui se passe n’est pas seulement un revers temporaire ; c’est un démantèlement du système d’aide mondial à un moment où le monde en a le plus besoin », déplore Kate Phillips-Barrasso, vice-présidente du Mercy Corps, un groupe spécialisé dans l’aide humanitaire. Elle souligne que Washington est « le principal donateur dans des pays comme le Soudan, le Nigeria et la Somalie », y finançant plus de 50 % de l’aide humanitaire.
Au-delà de l’urgence humanitaire, ce sont de nombreux projets à plus long terme qui sont également menacés. « Les projets d’infrastructure ne sont pas des choses pour lesquelles 75 % sont acceptables. Soit c’est fait, soit ce n’est pas fait », affirme-t-elle en citant un programme à Goma, en République démocratique du Congo, pour améliorer l’eau potable, brusquement interrompu.
Refonte diplomatique majeure
Ces coupes budgétaires interviennent quelques jours après l’annonce du licenciement de plus de 1 300 employés du département d’État, ainsi que la suppression de multiples missions. Cette refonte majeure est menée par le secrétaire d’État Marco Rubio pour ajuster la diplomatie américaine aux objectifs idéologiques du président Trump.
L’administration américaine poursuit ainsi sa politique de retrait de l’aide internationale, malgré les avertissements sur les conséquences humanitaires dramatiques de ces décisions pour les populations les plus vulnérables dans le monde.
(AFP/Paris) Note : Cet article a été édité avec l’aide de l’Intelligence Artificielle.