Le CJD Saint-Étienne (Centre des Jeunes Dirigeants) qui se décrit davantage comme un « mouvement » plus qu’un syndicat patronal, recouvre les deux tiers du Sud Loire et l’est de la Haute-Loire : 52 membres avec 1 350 salariés derrière eux qui viennent de se doter d’un nouveau bureau et président pour les 2 ans à venir. Au-delà de son rôle central – soutien et sorte de formation continue à la direction d’une entreprise –, il entend davantage peser dans le paysage économique local.
Le nouveau bureau du CJD. @CJD
« Jeune, oui… dans la tête ! », en plaisante le nouveau président pour les 2 ans à venir Fabien Besson. Il y a bien une limite d’âge à être membre du bureau – pas de l’organisation – du CJD mais elle est relative : pas plus de 46 ans révolus. « Coopté » en décembre, à 45 ans et demi, le dirigeant des établissements éponymes à Saint-Just-Malmont a donc officiellement succédé le 1er juillet dernier à la co-présidence de Gaëlle Rousseau et Mathilde Montabonnel à la tête de la « section stéphanoise ». Entendre un large bassin de vie comptant les deux tiers du sud Loire et l’est de la Haute-Loire. 34 ans qu’a été créée à Saint-Etienne une antenne de ce qui se revendique, mine de rien, le plus ancien mouvement patronal de France.
Fondé sous le nom de Centre des jeunes patrons (CJP) en 1938, avant d’évoluer 30 ans plus tard en Centre des jeunes dirigeants afin d’intégrer ces derniers dans la démarche, le CJD est en effet un mouvement national d’entrepreneurs et de cadres qui se fixe pour objectif « le partage d’expériences autour du rôle des chefs d’entreprises vis-à-vis des salariés et de la société en général ». Porté par 17 délégations régionales et 128 sections, le CJD compte 6 000 membres en France, regroupant ainsi plus de 452 000 collaborateurs et collaboratrices dans leurs entreprises. Et à l’échelle du sud Loire ? 52 membres d’entités – à 98 % des dirigeants propriétaires de TPE / PME – représentant 1 350 salariés et 180 M€ de CA. Plutôt en légère augmentation par rapport à il y a 2 ans même si l’objectif n’est pas de faire du chiffre pour du chiffre assure son nouveau bureau. En revanche, il s’agit bel et bien de compter davantage dans le paysage.
Une sorte de formation continue du dirigeant
Fabien Besson, nouveau président. @CJD
« Jeunes dirigeants du territoire stéphanois, et si on rayonnait ? » : c’est la thématique fixée à ce mandat de 2 ans. Le CJD, ce n’est ni un BNI, fait pour se donner des tuyaux business, ni une organisation souhaitant et en mesure d’apporter de l’expertise technique sur les métiers respectifs de ses membres. Il faut davantage le voir à l’entendre comme une instance d’entraide au management, arguant d’une « économie au service du vivant ». « Il n’y a bien sûr pas d’école qui apprend réellement à diriger une entreprise du jour au lendemain. Ce que nous amenons, c’est un peu cette école du dirigeant donc : une prise de recul, des points de vue extérieurs sur les problématiques des uns sur les autres, pour apporter de la hauteur, des partages d’expérience, des conseils à ce qui s’apprend empiriquement, pour s’aider à grandir », décrit Fabien Besson. Bref, une sorte de formation continue du dirigeant qui entre plénière et 6 commissions thématiques dispensant les formations propose deux rendez-vous par mois.
La réussite d’une entreprise ne repose pas que sur sa réussite économique.
Fabien Besson, président du CJD de Saint-Etienne
Le réseau national permet de dispenser des formations thématiques précises dans un « catalogue » qui en compte plus de 220 aiguillées par ses six commissions : de l’intégration pour le nouveau venu via l’obligatoire « découverte professionnelle » à la performance « globale », sinon la tant d’actualité utilisation de l’« IA ». Avec tout de même 1 680 € (!) à débourser par an d’adhésion, l’assistance se veut solide mais repose sur l’intelligence collective, le volontariat et non un rapport consumériste. Cet apport, le CJD Saint-Etienne entend davantage le faire connaître et rayonner à l’échelle de son territoire. Y compris vis-à-vis des pouvoirs publics locaux vis-à-vis desquels le CJD est probablement moins identifié que la CPME ou le Medef comme interlocuteur.
Mais toujours en tant que « mouvement » plus que « syndicat » patronal. « Notre état d’esprit, ce n’est pas d’orienter la décision publique à partir d’une position arrêtée mais de lui apporter une expertise liée à nos expériences. Ce n’est pas militer sur du « pour » ou du « contre » telle idée, ou encore de promouvoir point de vue patron contre celui des salariés dans une logique bras de fer, souligne F. Besson. Par exemple, à l’échelle nationale, sur la semaine de 4 jours – expérimentée chez moi elle fonctionne très bien ; le CJD Occitanie en a fait un livre blanc –, pointer les écueils, les limites, de quelle façon ça fonctionne ou pas pour telle activité. Tout cela parce que nous sommes intimement convaincus que la réussite d’une entreprise ne repose pas que sur sa réussite économique. »