La commune de Drap, dans les Alpes-Maritimes, fait face à une tempête politique et symbolique depuis sa décision de rebaptiser le boulevard Stalingrad. L’ambassade de Russie en France a vivement réagi en dénonçant une « décision honteuse » et une « tentative inquiétante de réécriture de l’histoire », après le vote du conseil municipal du 4 juillet actant ce changement.
Le nouveau nom, boulevard des Rives du Paillon, fait désormais référence au fleuve local. Mais pour Moscou, ce choix n’est pas anodin. « Le cynisme de l’un des arguments avancés est particulièrement frappant », fustige l’ambassade dans un message publié sur Telegram. « C’est à Stalingrad que les forces soviétiques ont infligé une défaite décisive à la Wehrmacht, précipitant l’effondrement de l’Allemagne nazie et contribuant à la libération de l’Europe. »
La majorité municipale assume son choix
A l’origine de la polémique, les propos de l’adjointe au maire Alexandra Russo, qui a estimé dans les colonnes de Nice-Matin que « la bataille de Stalingrad n’est pas une fierté historique » et qu’« il ne faut plus mettre en avant ces grandes batailles du passé qui ne sont pas des grands moments pour la France ». Des déclarations jugées « flagrantes » dans leur déformation des faits par l’ambassade de Russie.
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Le maire (divers droite) Robert Nardelli a tenté de nuancer, reconnaissant que son adjointe était « allée un peu loin dans ses propos », tout en assumant la décision de la majorité municipale. Au niveau local, l’opposition n’a pas tardé à réagir. Le collectif Alternative Communiste 06 s’est indigné dans un communiqué : « Doit-on comprendre que la municipalité de Drap regrette officiellement ce moment de l’histoire et qu’elle aurait préféré une victoire nazie ? »