Posted On 17 juillet 2025
L’idéologie municipale qui vise à tout régenter jusque dans le détail aboutit à une catastrophe. Qui dira ce que signifie en termes de pertes, financiers, d’image, d’esthétique urbaine et d’attractivité, la friche d’un bâtiment de l’ampleur et de la qualité de la Maison Gavin, au cœur de ville, en bordure du jardin de ville, des places de Gordes et d’Agier, ce pendant des années et des années ?
Jamais la municipalité ne fera ce chiffrage, car elle ne compte pas l’argent des autres, celui du contribuable. Cet édifice historique construit au XIXème siècle comporte de superbes éléments patrimoniaux à l’intérieur. La municipalité l’a d’abord confié à la société EM Coordination (délibération en 2019, promesse de vente en 2020) mais c’est finalement la société Histoire et Patrimoine qui l’a récupéré en 2022 et devait y construire 16 logements. Ce changement de promoteur n’a d’ailleurs jamais fait l’objet d’une décision du Conseil Municipal.
Plus d’une dizaine d’années sans utilisation ! Actuellement paralysée
LE CHANTIER EST BLOQUÉ AVEC 40 % DE LOGEMENTS SOCIAUX
Aujourd’hui le chantier est bloqué. Il est évidemment impossible de commercialiser des logements d’un certain prix avec 40 % de logements sociaux, même si tous les acquéreurs n’en sont pas informés. Pour les autres, ils savent ce qu’il en est de l’irresponsabilité municipale en matière d’attribution de logements sociaux. Des quartiers entiers vivent l’enfer.
RIEN SUR LA DÉGRADATION DU CENTRE VILLE
Agnès Rouffiac la directrice générale adjointe d’Histoire & Patrimoine, avoue au DL (29/7/25) qu’elle a vendu 6 petits lots sur les 16 prévus. Bien évidemment elle évoque « le contexte économique, l’air du temps, les autres Métropoles…. ». Rien sur la dégradation du centre ville, l’insécurité, l’accessibilité, la paupérisation locale et la part de logement social. Pourtant il n’existe aucune exception à la baisse de la valeur des biens dans toutes les opérations et quartiers ou ces choix ont été effectués (Vigny-Musset, De Bonne, Presqu’ile…).
PROPRIÉTAIRES : L’IMPÔT LE PLUS LOURD, VALEUR DES BIENS LA PLUS FAIBLE
Dans une ville où les propriétaires subissent le taux de taxe foncière le plus élevé des grandes villes, la plus faible valeur des biens de ces grandes villes, l’encadrement des loyers, le.. permis de louer (il faut solliciter la municipalité pour louer son appartement…) et la menace permanente d’une réquisition de son logement.
LES ACQUÉREURS IGNORANTS S’APPAUVRISSENT
Commercialiser dans ces conditions demande du courage et de l’imagination. La Maison Gavin est donc la victime de cette régression. Il existe d’ailleurs une omerta locale, personne n’osant décrire la réalité, de crainte que ça fasse encore baisser. Cette position de l’autruche est catastrophique, car la municipalité poursuit ainsi sa politique. Seuls les acquéreurs ignorants souvent modestes en sont victimes, qui s’appauvrissent en croyant s’assurer une promotion sociale.
À l’abbaye aussi on ne sait pas ce qu’il en est du promoteur de logements à 4000 € le M2 au milieu des logements sociaux : les habitants voisins vivent depuis des années au milieu des rats et de la saleté, « l’urbanisme transitoire » de Yann Mongaburu (Verts/Ades)
A. ROUFFIAC : « NOUS ATTENDONS QUE LA CRISE PASSE EN 2026 OU 27… »
Pour la maison Gavin, Agnès Rouffiac explique « soit nous attendons que la crise passe en se disant qu’en 2026 ou 2027 nous arriverons bien à les vendre, soit nous essayons de négocier avec la Ville de Grenoble dans quelle mesure elle accepterait que l’on puisse redécouper les grosses surfaces en petits lots ». Pour, « dans l’idéal », passer de 16 à 26 appartements (DL du 29/7/25).
M. BELAIR (Verts/LFI) NE BOUGERA PAS SUR LE LOGEMENT SOCIAL
Pourquoi « la crise » passerait-elle par enchantement en … 2026/27 sans changement de municipalité ? Personne ne le croit. Mais, chut, il ne faut pas le dire. En tout cas Margot Belair, l’Adjointe (Verts/LFI) confirme la fermeture totale de la municipalité dans le même DL : « Si le projet doit être modifié, ce ne sera pas au détriment du logement social. »
En clair on pourra au mieux réduire les superficies pour permettre à des investisseurs, bénéficiant de la fiscalité de l’immobilier, de mettre des biens à la location. C’est ainsi que le centre ville perd sa vocation généraliste et de tirer la ville vers le haut.
À L’ABBAYE LA PROBLÉMATIQUE EST LA MÊME
Mais dans les quartiers, la problématique est la même. À l’Abbaye, par exemple, après 10 ans d’abandon, début 2024 la majorité a voté en conseil municipal un projet élaboré en toute opacité. Le promoteur immobilier privé OGIC s’est vu confier les bâtiments existants pour y créer 135 logements et 90 chambres d’étudiants auxquels s’ajouteront aussi des logements sociaux d’ACTIS et Grenoble Habitat qui représenteront 35% de l’ensemble de logements familiaux. Alors que le quartier est très pourvu en logements sociaux.
Et comme partout ailleurs (notamment sur les Avenue Jeanne d’Arc et Washington voisines), la municipalité entend organiser la pénurie de stationnement avec… seulement 38 places prévues.
Pendant ce temps, en plein centre ville, rue Jay, un immeuble appartenant à la ville abandonné depuis 10 ans !
LE PROMOTEUR PRIVÉ A T-IL RENONCÉ ?
Si à l’Abbaye les logements sociaux ont démarré on ne sait pas ce qu’il en est du promoteur privé qui prévoyait des logements à 4000 € le M2. Au nom du groupe d’opposition, Chérif Boutafa a posé la question au Conseil Municipal il y a un an. Sans réponse.
20 000 DEMANDEURS DE LOGEMENTS SOCIAUX …
Cette politique folle du logement a été confirmée vendredi dernier au Conseil Métropolitain sur le rapport d’un communiste, Jérôme Rubes. La majorité estime qu’il y a « 20 000 demandeurs de logements sociaux » (!) et qu’un tiers de la population pourrait y prétendre. Oubliant de préciser que 40 % de ces demandeurs veulent … quitter le quartier où ils habitent. Oubliant de préciser que des centaines de logements sont refusés y compris par des demandeurs prioritaires (loi Dalo).
5000 HLM A CONSTRUIRE à GRENOBLE !
Alain Carignon a d’ailleurs demandé si la majorité voulait construire 20 000 logements sociaux et où ? Laurence Ruffin, la candidate (Verts/LFI) de la continuité municipale s’inscrit dans la promesse de passer au taux de … 35 % à Grenoble. Ce qui signifie 5000 HLM supplémentaires dans la ville. Il faudrait que les derniers espaces nature de la ville soient sacrifiés à un taux de 100 % de logements sociaux.
Densification partout y compris à l’esplanade suspendue aux élections municipales
COPINAGE SYSTÉMATIQUE ET SOVIETISATION BUREAUCRATIQUE
L’exemple de la Maison Gavin au cœur de ville est malheureusement significatif de cette politique municipale d’appauvrissement général qui ne profite à personne. La diversité de la ville est niée au profit de cette paupérisation qui se lit partout.
Le blocage des projets, la lenteur de leur réalisation comme on le constate aussi à l’Orangerie, témoigne de l’inefficacité des procédures mises en place, savant mélange de copinage systématique et de soviétisation bureaucratique. Le résultat est connu.
En effet, « en 2026/27 » comme le dit la promotrice de la Maison Gavin, on pourrait sortir de la crise, inverser la spirale. Il suffit de choisir le vrai changement aux élections municipales.