Pour voir du pays (et même 3) et se mettre au frais au bord de l’eau, on vous emmène du côté de Saint-Louis, une commune située à 1h30 de Strasbourg en voiture et 1h en train. Installée pile à la frontière de trois pays, tous accessibles à vélo, la petite ville est le point de départ de balades entre la France, l’Allemagne et la Suisse. Avec Patrice, notre guide et fournisseur officiel de vélo de compète, on a passé une journée de découverte entre nature, ville et campagne. On vous raconte notre périple !
Il y a quelques jours, on s’est rendu à Saint-Louis, une commune de 20 000 habitant(e)s à la situation étonnante.
Bordée par le Rhin, on peut y voir, à certains endroits, trois pays en un seul coup d’œil. Sous nos pieds, la France bien sûr, l’Allemagne et ses rives parfois sauvages, et la Suisse, où l’on devine au loin la ville de Bâle.
Patrice, notre guide du jour et fondateur de l’entreprise Bikoach, diplômé et habilité à emmener des groupes à vélo sur plusieurs pays (ce n’est pas donné à tout le monde), connaît justement ces coins comme sa poche.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Passionné de vélo comme personne, amoureux de ces moments de découverte que l’on partage ensemble en pédalant, il a été notre boussole pour cette journée à vélo en toute sécurité entre trois pays voisins et amis.
Avec des vélos électriques de superbe qualité, on a parcouru environ 40 kilomètres sur toute une journée, tout ça sans une seule goutte de sueur, merci la technologie ! Pour les plus curieux/ses, on vous met notre itinéraire complet juste ici ! C’est parti 🙂
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La France et sa Petite Camargue alsacienne, un havre de paix, un temple pour la biodiversité
Notre balade du jour commence au départ de la gare de Saint-Louis. C’est là que Patrice vient nous livrer les vélos en camionnette, et qu’il partage avec nous quelques règles de base à respecter.
Un casque sur la tête, des bouteilles d’eau dans le sac et les vélos chargés à fond, on prend donc la route en direction de la Petite Camargue alsacienne, un site naturel protégé situé à 15 minutes à vélo de la gare de Saint-Louis.
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Derrière ce nom « Camargue », qui rappelle les contrées du sud de la France, on découvre la première réserve naturelle d’Alsace, un site exceptionnel de 15 kilomètres de long classé en 1982.
Connectée au Rhin, et à la plaine rhénane alluviale qui lui apporte de l’eau, la Camargue alsacienne est constituée d’un biotope étonnant entre marécages, points d’eau et parcelles de forêts préservées par l’humain, mais aussi de l’humain et de ses constructions.
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Créée pour offrir un habitat de choix à la faune qui abonde dans ce petit coin de paradis, nous sommes ici toléré(e)s mais on doit se faire discret. On peut traverser la Petite Camargue à vélo, mais il est tout de même préférable de le faire à pied, pour ne pas dénaturer le site et ainsi mieux observer les nombreux animaux qui s’y trouvent.
Le strict respect des sentiers tracés, mais aussi du calme du lieu est, en effet, primordial pour observer, comme on a pu le faire, des dizaines d’espèces d’oiseaux, mais aussi de grenouilles chanteuses et de petits mammifères.
Justement, pour contempler notre environnement comme il se doit, des points d’observation sont dispersés le long des sentiers. Depuis ces grandes cabanes de bois, on prend le temps de se fondre dans une nature luxuriante au milieu d’animaux divers, et il y en a des dizaines tout autour de nous.
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Dommage que vous ne puissiez pas entendre les chants des grenouilles, des oies, des cygnes ou des cormorans qui se chamaillaient ce jour-là, le concerto improvisé était saisissant.
Après notre circuit nature matinal, direction Huningue, une petite ville située à 20 minutes à vélo de là, toujours avec nos bolides bien sûr, pour traverser la frontière en direction de l’Allemagne.
L’Allemagne à vélo, entre pistes cyclables et musée mémorable
Après une quinzaine de minutes de route, et la traversée du village frontalier de Huningue, on part en direction de l’Allemagne pour la suite de notre vélo trip.
Pour se rendre chez nos ami(e)s allemand(e)s, on emprunte la Passerelle des Trois Pays, un immense pont de 238 mètres réservé aux piéton(ne)s et aux cyclistes. De là, la vue est impressionnante, et on peut voir de près les immenses bateaux qui passent sous nos pieds.
Une fois la traversée réalisée, nous voici en Allemagne, plus exactement à Weil-am-Rhein, dans la région du Bade-Wurtemberg. Notre objectif de cette fin de matinée, c’est de nous rendre sur le site du musée Vitra, consacré (entre autres) au design, à l’architecture et au mobilier.
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Pour s’y rendre, après une traversée express de la ville de Weil-am-Rhein, on se connecte très rapidement à de larges pistes cyclables sécurisées, de véritables autoroutes pour vélos.
Il faut dire qu’avec des vélos électriques comme les nôtres, le moment est particulièrement agréable. Sans effort, on avance tout seul, ce qui nous permet vraiment de profiter des paysages qui défilent.
On traverse des champs et des bras de forêts, on longe des canaux, on emprunte des sentiers et on traverse des villages tous très différents, jusqu’à apercevoir l’impressionnant musée Vitra.
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Le musée Vitra (du nom de cette marque suisse connue dans le monde entier), c’est tout simplement l’un des plus importants musées dédiés au design au monde, rien que ça.
Sur un immense site, comportant des jardins, une école de design et d’architecture, mais aussi des restaurants, deux cafétérias, un toboggan géant, c’est un petit monde en soi.
Le premier bâtiment, c’est le Vitra Museum, avec 700 m2 en forme de grand lieu d’exposition. Il est en grande partie consacré à l’étude du design, de l’architecture, de l’art et de la culture quotidienne.
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Le musée Vitra et son campus, un site exceptionnel pour les amoureux/ses du design et de l’archi
Visites guidées, ateliers, conférences, expositions temporaires : l’entrée de ce musée est payante, comptez en moyenne 15€.
Nous, on a préféré s’attarder sur le second bâtiment, avec son architecture impressionnante en forme de maisons superposées : la VitraHaus, dont l’entrée est gratuite.
Dans un enchevêtrement d’étages et de portes dérobées, on découvre d’immenses salles où sont exposées des pièces de mobilier design qui vous donneront, à coup sûr, envie de déménager (ou de claquer votre PEL).
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Des chaises, des commodes et autres meubles aux formes gracieuses, des plans de travail qui donnent envie de se mettre au dessin, des chaises longues aussi belles que confortables, des bibelots, des tapis comme des tableaux ou des miroirs étranges, si on pouvait, on aimerait tout acheter.
D’ailleurs, si vous avez les moyens, vous pouvez le faire, tout est à vendre.
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Que ce soit le bâtiment en lui-même, qui nous déboussole de par ses volumes et ses espaces déroutants, ou bien les pièces de mobiliers uniques comme des œuvres d’art que l’on y croise, c’est tout un univers d’architecture et de design qui s’entremêlent et que l’on vient découvrir à vélo !
Si vous n’avez jamais mis les pieds dans la VitraHaus, on vous conseille vivement de la visiter, que vous soyez ou non un(e) amoureux/se du design et/ou des beaux objets.
Et puisqu’il se fait faim à l’arrivée de midi, direction un petit restaurant situé à quelques dizaines de mètres de là, toujours sur le site de Vitra.
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Bien manger pour pas trop cher sur le site du musée Vitra
Sur ce grand campus, on trouve le « Citroën H food truck », un café roulotte, le « Airstream Kiosk », et la cafétéria de la VitraHaus : la VitraHaus Café. Comme ça, au moins, vous savez tout, et vous pouvez faire votre choix à l’heure du déjeuner !
Nous, on a choisi le Depot Deli, un restaurant qui surfe sur le concept du « brunch and lunch » et qui mise tout sur la fraîcheur et la diversité des produits.
Dans un resto en forme de grande cafétéria à la déco sobre et minimaliste, on compose ses menus en fonction de l’heure de la journée.
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De 9h30 à 14h, on peut composer son brunch et/ou son lunch avec un bagel au bacon, à l’halloumi, avocat et oeuf poché, mais on peut aussi choisir des gaufres salées à la sauce hollandaise, une sélection de douceurs sucrées, des brunchs pour deux personnes, et bien sûr, une grande variété de boissons et de cafés. En plus, une bonne partie de la carte est à destination des végétarien(ne)s et des végan(e)s, il y en a donc pour tout le monde.
Pour mieux se repérer dans le menu, on vous met la carte complète du Depot Deli juste ici.
Une fois le ventre bien rempli mais pas trop, juste assez pour être au max sur son vélo, on chevauche notre monture direction la Suisse et la ville de Bâle située à quelques kilomètres de là.
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De l’Allemagne à la Suisse, la ville de Bâle en quelques coups de pédales
À nouveau, l’excitation de passer de pays en pays et de traverser des paysages verts sur un vélo électrique est bien présente, c’est un vrai moment de découverte que l’on partage ensemble.
À présent, ce sont les paysages suisses qui défilent. On longe d’abord une très jolie rivière et ses embranchements (La Wiese). Sur la route, on peut s’arrêter un peu partout au bord de l’eau pour se rafraîchir ou faire une sieste si ça nous chante, et les paysages valent le détour.
Au bout d’une vingtaine de minutes de route, l’agglomération de Bâle se dévoile doucement, et très vite, on arrive dans des quartiers fréquentés, toujours sans efforts.
Heureusement, ce jour-là, après la pluie, le beau temps est revenu !
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On arrive alors dans le célèbre quartier du Klybeck : un enchevêtrement de maisons bricolées, de cabanons construits en matériaux de récup’, de bars et de cafés.
Ici, c’est LE quartier « alternatif » de Bâle, un mini-village qui s’anime en fin d’après-midi et où les Bâlois(es), comme les touristes, viennent boire un verre ou manger un petit quelque chose.
Un bateau abandonné par-ci, un coiffeur par-là, une roulotte réaménagée, c’est le spot branché par excellence, et rien qu’à l’œil, ça claque. C’est vraiment un lieu immanquable quand on vient à Bâle. Et après un petit bout de temps passé sur place et une pinte dans le gosier, direction le centre de la ville pour continuer notre périple.
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Bâle, son centre ville, ses musées, ses canaux et ses apéros au bord de l’eau
Dans le cœur de la ville, les berges s’animent et les gens trinquent littéralement dans l’eau. D’ailleurs, à Bâle, en période estivale, il est autorisé de se baigner dans le Rhin, et c’est le sport national pour se rafraîchir en été. Prenez quand même vos précautions, il y a du courant.
Et si vous pensez que c’est cool de se baigner dans le Rhin, sachez que vous pouvez aussi vous baigner dans les fontaines de la ville, oui oui, c’est autorisé.
Bâle, les jours de beau temps, est une ville qui vit dehors, et tous les cafés, food trucks et autres restaurants sortent leurs plus beaux attributs, et tout se joue au bord de l’eau. Et puis, quand on a une vue comme ça, on a juste envie d’en profiter, confortablement installé(e) à l’ombre d’un parasol.
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On part maintenant en direction du Musée Tinguely, un gigantesque lieu d’exposition consacré aux œuvres de l’artiste plasticien suisse Jean Tinguely. Ce musée, l’un des plus importants du pays, propose des collections impressionnantes où l’on croise des sculptures, des dessins, des croquis, et surtout des machines géantes que l’on appelle les Méta Matics. Elles entrent en mouvement lorsque le public les actionne, elles s’animent, tournoient, dessinent, roulent… Bref, ce sont des bijoux de mécanique et de technologie.
Quelle que soit la météo, le Musée Tinguely fait aussi partie des lieux à visiter lorsque l’on vient à Bâle. Mais si vous ne deviez faire qu’un seul musée en Suisse, c’est bien sûr la Fondation Beyeler où l’on se rend maintenant.
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Située à 10 minutes du Musée Tinguely avec un vélo électrique, la Fondation Beyeler est un véritable bijou d’architecture, on en est amoureux et voici pourquoi.
Temple de l’art moderne et contemporain, la Fondation Beyeler est tout d’abord le résultat d’une prouesse architecturale. Son architecte, Renzo Piano, qui a entre autres dessiné le Centre Pompidou à Paris, a littéralement fondu le bâtiment dans la nature qui l’entoure. Celui-ci est donc discret mais spectaculaire, élégant et subtilement ancré dans son environnement.
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Imaginée par Ernst et Hildy Beyeler, deux collectionneurs et amoureux d’art, la fondation rassemble les œuvres de certain(e)s des plus grand(e)s peintres du 20e siècle.
Cézanne, Matisse, Warhol, Degas, Kandinsky, Picasso, Paul Klee, Giacometti, Monet, Duane Hanson, ces noms vous disent quelque chose, et c’est bien normal.
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Dans les allées de ce musée, qui donne à la fois à voir des œuvres majestueuses et les paysages verdoyants qui entourent le bâtiment, on se laisse aller, et nos yeux font le reste. La Fondation Beyeler, c’est à la fois une claque et une douce caresse, pour celles et ceux qui aiment, de près ou de loin, l’art contemporain.
Nos visites du jour s’achèvent ici, il ne reste plus qu’à traverser une dernière frontière, entre la Suisse et la France.
Vingt minutes de vélo-fusée nous suffisent pour longer le Rhin, traverser Huningue, et nous rendre à La Villa K, un hôtel 4 étoiles doté d’un spa et d’un magnifique restaurant. Si vous avez envie de prolonger votre séjour dans le coin, on vous recommande chaudement cet hôtel car, même si les chambres ne sont pas à la portée de toutes et tous, il sera toujours plus accessible qu’un hôtel suisse !
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La Villa K, un hôtel et un resto de grand standing pour décompresser
Après notre balade entre les trois frontières, le repos est donc de mise. Et puisqu’on a assez fait de route pour aujourd’hui, on a juste envie de bien manger et de se jeter dans un lit confortable. Ça tombe bien : ce soir, on a la chance de résider dans un établissement haut de gamme, La Villa K, à Saint-Louis.
Repris et relancé en 2011 après de longs mois de travaux, cet ancien dépôt de bière datant de 1906 a été totalement remodelé et modernisé, mais le bâtiment a conservé son cachet d’antan. Avec ses 41 chambres et suites, on y retrouve à la fois ce petit côté rustique, le confort d’un 4 étoiles, et le chic des grands hôtels historiques, et ça claque.
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Vous nous connaissez par cœur, en plus de tester la qualité de la literie, on a voulu tester le restaurant de l’hôtel, le Bistrot La Cave.
Derrière ce nom étonnant, on découvre un restaurant à la double identité, mi-restaurant gastronomique, mi-bistrot haut de gamme. D’ailleurs, le restaurant est divisé en deux parties distinctes, chacune avec sa signature visuelle.
Pour le dîner, on s’installe dans la salle principale. Ce soir, nous sommes 4 pour découvrir une cuisine fine, de marché, et réalisée avec des produits frais. On découvre des plats classiques à la française et des créations plus osées.
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Daurade rôtie sur peau ; filet de truite ; quasi d’agneau cuit à basse température ; gnocchis maison ou joue de cochon de Castille : il y a de la gourmandise, de la couleur, et la présentation est vraiment léchée. Comptez de 29€ à 35€ pour les plats cités.
Ce soir, on a passé un instant privilégié à l’une des très belles tables de la ville, elle-même située dans un hôtel prestigieux.
C’est sur cette note que s’achève notre périple, une journée à la fois riche en découvertes entre les paysages de la France, de l’Allemagne et de la Suisse. Entre la Petite Camargue, le Rhin et ses bras qui se dispersent un peu partout, les villages, les villes et les campagnes, on a parcouru près de 40 kilomètres de route, les yeux grands ouverts pour se créer des souvenirs.
© Bastien Pietronave / Pokaa
On vous conseille de venir faire un tour du côté de Saint-Louis et ses environs pour vous faire une idée de ce petit bout d’Alsace, niché entre trois mondes aux cultures et aux accents très différents.
Que vous veniez à vélo, en train direct, en voiture ou à pied (on ne sait jamais), vous pouvez retrouver toutes les infos dont vous avez besoin, et bien plus encore, sur le site de l’Office de tourisme du Pays de Saint-Louis, Région des Trois Pays.
Et puisque le territoire a encore bien d’autres secrets à révéler, on reviendra très vite avec un tout nouvel article bien frais !
Office de tourisme du Pays de Saint-Louis, Région des 3 Pays
Quoi ?
Office de tourisme
Quand ?
17 Juil. 2025
où ?
81 rue Vauban, 68128 Village-Neuf
Plus d’infos ?
Tél : 03 89 70 04 49
© Coraline Lafon / Pokaa