Le ou les ravisseurs ont-ils eu peur ? En tout cas, ils ont libéré leur victime en la déposant directement… devant le commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), quelques heures après l’avoir enlevée. Cette scène s’est déroulée au cœur du quartier sensible du Bois-l’Abbé durant la nuit de mercredi à jeudi.
La victime, hospitalisée après avoir reçu des coups de marteau aux jambes, a refusé de déposer plainte, par peur d’éventuelles représailles. « Une enquête en flagrance a été ouverte pour enlèvement, séquestration et violences aggravées ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours », précise ce jeudi le parquet de Créteil, qui a confié l’enquête au commissariat local.
Les images de vidéosurveillance aiguillent les policiers
L’affaire débute peu avant 21h30 par un coup de téléphone. Le frère de la victime compose le 17 pour signaler son enlèvement. Une ou plusieurs personnes viennent de le forcer à monter dans sa propre voiture alors qu’elle se trouve dans la rue du Général-Koenig, dans les environs du quartier.
Ils montent tous dans la voiture, retrouvée abandonnée un peu plus loin sur une place. Très vite, des effectifs policiers, notamment de la brigade anticriminalité quadrillent le secteur, pendant que d’autres examinent la voiture sous toutes ses coutures.
Au même moment, des opérateurs au centre de supervision urbaine de la police municipale épluchent la moindre image pour repérer les éventuelles personnes quittant le véhicule ou gravitant dans le secteur. Finalement trois silhouettes sont clairement identifiées et leur signalement diffusé sur les ondes. Ces derniers ne vont pas très loin et sont rapidement interpellés et placés en garde à vue.
Peu après minuit, la victime réapparaît devant le commissariat. On vient de la déposer. Les policiers le prennent immédiatement en charge et constatent qu’il a été mordu à un bras. Sur ses jambes, des traces de coups de marteau apparaissent.
Selon ses dires, un homme seul l’aurait enlevé puis séquestré dans un sous-sol pour faire pression sur une autre personne qui devait de l’argent au ravisseur. Les trois suspects interpellés ont tous été mis hors de cause. Ils seraient des amis de la victime.