Comment est né ce projet documentaire?

Il y a vingt ans, en me promenant sur la corniche de Beyrouth, j’ai aperçu un groupe d’hommes en maillot de bain, immobiles, tournés vers la mer, dos à la ville, comme figés dans une étrange léthargie. Nous étions sur une plage « publique » de Beyrouth, un lieu niché sous la corniche et exclusivement fréquenté par des hommes. Cette rencontre en 2003 m’a inspirée un court métrage, The Blue Sea in Your Eyes.

Parmi ces hommes, il y avait Reda. Vingt ans plus tard, je suis retournée à cet endroit et j’ai été frappée de le retrouver, assis exactement là où je l’avais filmé, comme si le temps s’était suspendu. C’était le point de départ du projet. Plus tard, j’ai rencontré Adel et Qassem…

Vous vivez toujours au Liban ?

Je partage mon temps entre Beyrouth et Paris. Naviguer entre ces deux villes me permet de garder un équilibre, aussi bien personnel que professionnel. C’est l’idéal pour moi.

Vous saviez que vous alliez filmer là-bas ?

Oui, c’était une évidence. Tous mes films jusqu’à présent ont été réalisés au Liban, à l’exception de Conversations avec Siro, qui se déroulait entre Paris et Beyrouth.

Comment s’est passée la rencontre avec Mareterraniu ?

J’ai rencontré le producteur Paul Rognoni grâce à Florence Jammot, qui dirigeait la case documentaire L’Heure D sur France 3, dédiée aux documentaires d’auteur. Et les poissons volent au-dessus de nos têtes est ma deuxième collaboration avec Mareterraniu.

Vous avez bénéficié de l’aide de la Collectivité de Corse ?

Oui, j’ai eu la chance de bénéficier du soutien de la région Corse pour ce projet.

Dima El-Horr est allée filmer sur une plage à Beyrouth.Dima El-Horr est allée filmer sur une plage à Beyrouth. Doc CM

Le film a été présenté en sélection au festival Vision du réel, qui se tenait du 4 au 13 avril. Un aboutissement?

Je suis très heureuse que le film ait pu faire sa première mondiale à Vision du réel. C’est une belle reconnaissance. Surtout que nous avons reçu le prix Zonta*.

Vous l’avez accompagné en Suisse ?

Évidemment ! J’avais hâte d’être présente à ce grand festival et de pouvoir partager le film avec le public. Je tenais à l’accompagner mais j’ai également profité du fait d’être sur place pour découvrir les autres films de la sélection.

Vous avez un nouveau projet ?

Oui, j’ai un projet en cours, mais il est encore trop tôt pour en parler.

Paul Rognoni de Mareterraniu a produit "Et les poissons volent au-dessus de nos têtes".Paul Rognoni de Mareterraniu a produit « Et les poissons volent au-dessus de nos têtes ». DR

* Le prix Zonta est remis à une réalisatrice dont l’œuvre révèle une maîtrise et un talent qui appellent un soutien à des créations futures.