« Les MNA, je n’en veux plus. » Alors que 40 jeunes exilés dorment depuis près de deux semaines sous le kiosque de la place Léon-Blum (1er), la présidente (DVD) du Département affiche clairement sa volonté de se débarrasser de l’une des compétences de son institution. Les Conseils départementaux doivent en effet prendre en charge les mineurs non accompagnés dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance. Martine Vassal s’appuie sur le fait que les jeunes du kiosque n’ont pas été reconnus mineurs (lors des évaluations que le CD13 sous-traite à l’association Addap 13) et va plus loin en refusant désormais d’endosser cette responsabilité.

« On n’est plus capables d’accueillir toute la misère du monde. Au kiosque des Réformés, ce ne sont que des majeurs. Je dis stop, a-t-elle martelé en marge de la présentation de son bilan de mi-mandat, mardi. Je mets d’abord en avant les enfants qui me sont confiés par les juges, les orphelins et les enfants placés victimes de violences intrafamiliales. Les ‘mineurs-majeurs’, je n’en veux plus. La loi est complètement dévoyée. Ils sont là pour utiliser le système. Il y en a assez. Il faut le dire. » Martine Vassal se risquant même à indiquer que « 80% des faits de délinquance dans le centre-ville de Marseille sont commis par des étrangers ».

« Un Conseil départemental défaillant »

Des « propos scandaleux » dénoncés par Audrey Garino, adjointe au maire (PCF), en charge de la solidarité. « Nous avons affaire à un Conseil départemental défaillant, qui est le plus condamné de France pour ses défauts de prise en charge, rappelle l’élue. Aujourd’hui, sa présidente revendique de refuser cette compétence obligatoire. Elle y ajoute un amalgame douteux sur les faits de délinquance. C’est scandaleux et d’un cynisme confondant. »