À Bégard, le domaine de golf de Krec’h an Onn est une affaire de famille depuis quarante ans. C’est en 1985 que la famille Bourdonnec hérite d’une ancienne ferme à quelques kilomètres du centre-ville de la commune de 5 000 habitants. À une époque où le tourisme vert est encore balbutiant, la famille décide de transformer ce lieu en un domaine touristique avec des gîtes en proposant une activité qui commence alors à se répandre : le swin-golf.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un dérivé du golf avec un club unique et une balle en mousse rendant le sport original plus accessible. « Il a fallu innover. À l’époque, le parc de loisirs Armoripark n’existe pas encore donc Bégard n’était très touristique », retrace Gaëtane Bourdonnec, la directrice et fille de Paul et Annie, les premiers acquéreurs.
Mais très vite, une association sportive se crée et rapidement les membres souhaitent se lancer dans le « vrai » golf. Au milieu des années 90, des sangliers détruisent le parcours de swin-golf, offrant une opportunité à la famille de basculer et de répondre aux envies des joueurs.
À l’encontre des clichés
Aujourd’hui, le domaine de Krec’h an Onn fait partie des onze golfs qui composent les Côtes-d’Armor, le seul avec Dinan à ne pas être en front de mer. Une singularité recherchée par un bon nombre des 200 adhérents du club. La plupart viennent du triangle Morlaix-Rostrenen-Paimpol.
« Ici on est loin des clichés du golf. Nos meilleurs joueurs sont mécaniciens ou agriculteurs. Tout le monde se connaît, on reste malgré tout une petite structure », détaille Gaëtane Bourdonnec. À tel point que certains habitués reviennent chaque été dans l’un des quatre gîtes passer leurs vacances. « Il y en a même qui ont déménagé à Bégard entre-temps ! », glisse celle qui emploie quatre personnes sur son site.
Pour illustrer l’ambiance conviviale qui règne au golf de Bégard, Gaëtane Bourdonnec se remémore novembre 2013 et le décès de son papa, Paul. « Nous sommes ouverts sept jours sur sept, mais avec ce drame, on a fermé pendant cinq jours. À notre retour, on avait des chèques de personnes qui sont venues jouer et qui ont quand même tenu à régler leur partie. On ne voit pas ça partout ».
Trois compétitions caritatives
Bien que solidement ancrée dans les associations bégarroises, le club espère agrandir son nombre d’adhérents. Les entreprises locales sont au rendez-vous, et la ville de Bégard aussi avec une compétition qui porte son nom. « Nous faisons aussi trois journées caritatives pour la SNSM, Vaincre la Muco et une troisième association qui change chaque année, ajoute la directrice, qui peut toujours compter sur sa maman Annie, à l’accueil du domaine. On reverse les droits d’inscriptions des joueurs, ça représente souvent plus de 1 000 € ».
Quelle est désormais la suite pour le golf de Bégard ? « On aimerait développer le côté accueil de séminaires » espère-t-on à Krec’h an Onn.