La situation est « critique ». Dans les centres-villes, les rideaux baissés se multiplient, au rythme notamment des liquidations de grandes enseignes. De 6% en 2010, le taux de vacance commerciale est passé à 10,8% en 2024, en moyenne en France. Le chiffre découle d’une étude réalisée par la société Codata, qui produit des données sur l’immobilier de commerce.

En Provence, le constat est pire. Les données 2025 du baromètre, qui s’appuient sur des enquêtes de terrain, montrent que le taux de vacance commerciale continue d’augmenter dans plusieurs villes. 14% à Arles, 15% à Avignon, 19% à Digne et Manosque, 21% à Carpentras. Pour d’autres, il baisse légèrement ou stagne, s’établissant à 12% à Marseille, 13% à Martigues, 14% à La Ciotat.

« Le phénomène est général, confirme Pierre Bosche, président de la Confédération des commerçants de France. Les bailleurs ne veulent pas baisser leur loyer, préfèrent garder un local vide. Le loyer, c’est 30% du chiffre d’affaires d’un petit commerce indépendant, c’est énorme. »

Une concurrence internet devenue « très forte »

Inflation, baisse du pouvoir d’achat, changements d’habitudes sont aussi passées par là, alors que les ventes en ligne ont progressé de 10% en 2024, portées par les plateformes chinoises comme Temu et Shein. « Il y a une concurrence internet très forte, poursuit Pierre Bosche, avec une offre pléthorique. Et dans le textile, la seconde main est un phénomène de société. »