« C’était un paradis. C’est la désolation ». Debout au milieu de la végétation calcinée, Gaëlle contemple « le carnage ». Le 8 juillet, en quelques heures, les quatre maisons de ses frères et sœurs et de ses parents, situées à L’Estaque, chemin des Mariniers, ont été détruites par les flammes. Seule la sienne a été épargnée. Tout autour, sur cet immense terrain de 4 hectares parsemé de pins, « un terrain hérité des mes arrière-grands-parents », ce n’est plus que cendres, arbres calcinés, ruines. « Mes frères, il ne reste plus que les murs de leurs maisons. Mes parents, il y a des fissures, on va devoir raser la maison. C’est toute une vie qui est partie », résume tristement cette mère de trois enfants.
Ce 8 juillet, en fin de matinée, cette infirmière est chez elle lorsqu’elle aperçoit au loin, de l’autre côté de la colline, vers Les Pennes-Mirabeau, les premières fumées. « On a déjà connu l’incendie de 2001. Mon père a grimpé là-haut sur un rocher. Mon frère, sur un autre. Et on s’est mis aux aguets. Mon père nous a dit : si ça passe les crêtes, c’est foutu. À 14 h 30, c’était le cas. » Toute la famille décide alors de partir en urgence : « Quand je suis arrivée en bas du chemin, sur la route goudronnée, le feu était à dix mètres de moi », raconte Gaëlle, des frissons dans la voix.