Un moment de calme. En pleine tournée estivale, Mosimann fait une halte chez lui… ou presque.

Avant de se produire ce vendredi soir à La Crau, dans le cadre de l’Azur Music Festival, il a loué une maison pour la semaine, avec toute sa famille, à quelques mètres de chez sa mère.

« C’est un regroupement familial, c’est le bonheur », sourit le DJ, producteur, chanteur et compositeur, aujourd’hui installé en Suisse. Lui qui, à 15 ans, débarquait dans le Var et posait son sac sur les bancs du lycée Jean-Aicard à Hyères, puis du côté de Maintenon, se souvient: c’est à cette époque aussi qu’il passe pour la première fois derrière les platines pour mixer et mettre quelques euros de côté. «  La musique a toujours été là. C’était une sorte de refuge, à un moment de ma vie. En revanche, j’ai tout appris seul, à l’oreille. »

Après avoir eu un groupe de rock, chanté de la variété française – après un passage par la Star Academy, il a gagné la saison 7 en 2008 –, c’est donc comme DJ qu’il s’épanouit. «  Ça permet de s’adapter à son public, à son environnement, de ménager tout ce que j’aime. »

D’ailleurs, pour ce vendredi soir, il prévoit un programme plutôt familial. «  Je vais mettre ce qu’on appelle des repères, des choses que les gens connaissent, pour pouvoir les amener à ma musique.  »

Justement, sa musique, comment la définir? « C’est très simple. Je fais danser les gens avec de la musique house, de la take house. C’est résolument club, mais ce n’est pas non plus de la techno berlinoise. C’est une musique électronique qui met le sourire.  » Outre ses prestations sur scène, Mosimann cartonne aussi sur les réseaux sociaux avec Dream Track.

Des vidéos dans lesquelles il demande à des invités d’imaginer « leur morceau de rêve » en citant leurs sons préférés, chansons ou extraits sonores… Et en fait ensuite un nouveau titre. Il nous en dit plus sur ce concept dont il est à l’origine.

Comment est né le concept de « Dream Track »?

J’avais une petite pression positive de tout mon entourage: la maison de disques, le tourneur, l’équipe marketing, le management… À chaque fois, ils me disaient que ce serait bien si j’étais plus présent sur les réseaux sociaux. J’ai toujours adoré parler en story, raconter un peu ce qui se passe, mais je n’avais pas trouvé mon rendez-vous. En janvier 2024, j’ai découvert que les comptes que je préférais étaient ceux de photographes qui se baladent dans la rue, au hasard, qui tombent sur des gens, discutent avec eux et leur demandent: « Est-ce que je peux vous prendre en photo?  » Pendant qu’ils les prennent en photo, une caméra filme, et un échange se crée.

Comment transpose-t-on cela à votre univers?

Je me suis dit: je vais juste discuter avec des gens, connus ou pas. Au début, je l’ai fait avec ma mère et mon entourage proche. Quand j’ai commencé, j’étais en tournée avec Grand Corps Malade, il a été mon cobaye. Ça a bien marché, et ça a tellement pris qu’on a triplé les followers par la suite.

Comment faites-vous venir les invités?

Après Fabien (Grand Corps Malade), dès que je faisais un festival, j’allais voir les artistes en leur montrant l’épisode zéro. Ensuite, j’ai eu une opportunité de le faire avec des acteurs, notamment via de la promo pour Netflix et Amazon Prime. Et puis après, c’est Alain Chabat… Aujourd’hui, on vient me démarcher!

Le plus dur, c’est de devoir dire non désormais?

J’en programme un par semaine. Ça me prend quand même quelques jours: disons une heure pour le rendez-vous, puis trois jours de travail derrière. Et je veux surtout réussir à ne pas perdre l’essence de ce projet. Je veux raconter des histoires…

Y a-t-il un invité dont vous rêvez?

Mon fantasme ultime à l’international, c’est Jimmy Fallon. Et pour la France, je dirais Orelsan ou Vincent Delerm. Deux univers très différents, mais deux magiciens des mots.

Comment arriver jusqu’à Jimmy Fallon, alors?

C’est en ayant plus d’invités internationaux. Je vous le dis en exclu: lundi, je fais Shaggy! Il a vu le concept sur les réseaux et il a dit qu’il voulait le faire. Derrière, j’ai reçu un coup de fil de son manager!

Un jeu semble s’être installé avec les invités qui cherchent à vous surprendre…

C’est Bob Sinclar qui a commencé. Maintenant, ils veulent absolument me piéger! Ça devient compliqué. (rires) Le dernier avec Jojo Fantaisie (Fred Testot), je me suis demandé: «  Comment je vais faire?  » Tu prends tous les éléments, tu les mets dans un dossier, tu écoutes… Et là: les tonalités n’ont rien à voir, les rythmes non plus, l’harmonie encore moins… Et puis tu commences à bidouiller, et ça finit par marcher.

Azur Music Festival. Aujourd’hui et demain à La Crau. Dès 17h et jusqu’à 1h39.90 euros la soirée. Pass deux jours. Programmation et rens. sur www.azurmusicfestival.com