l’essentiel
Nadalin-Lazaro, deux styles qui se complètent et s’harmonisent à découvrir jusqu’au dimanche 20 juillet de 14 h 30 à 18 h 30, à Caussade.
« Rare par son talent, rare par sa modestie et rare par sa capacité à fuir les projecteurs plus vite que la lumière. Un artiste peintre exceptionnel qui manie le crayon, la plume, le pinceau, avec maîtrise et instinct comme son père maniait le marteau et les ciseaux du tailleur de pierre. Que ce soit l’aquarelle, l’acrylique ou la peinture à l’huile, il a un grand don pour la précision, et il sait si bien mettre en lumière, lui qui aime tant rester dans l’ombre », tel est l’éloge prononcé par Monique Ghiretti, son amie de trente ans, lors du vernissage de l’exposition de Jean-Marc Nadalin et de son épouse Andrea Lazaro, mercredi après-midi, à l’espace Bonnaïs.
En 1994, Jean-Marc Nadalin rejoint le groupe montalbanais Les Communards de l’Afrikaann’s Bazart fondé par Jean-Louis Trip et Philippe Rodier, récemment disparu, avec Jean-Pierre Laurençon, Jacques Tison, Alain Ballereau, Jean-Louis Bonnet, Colette Masgrau, Aline Zanini et Jean-Marc Nadalin donc. À cette époque, Jean-Pierre Laurençon était l’animateur du groupe Art’Causs. « Terre fertile pour créer dans la joie et l’émulation réciproque, des années de bonheur », précisait Monique. Puis Jean-Marc prendra la suite de Jean-Pierre sans jamais chercher à modeler qui que ce soit. « Il guidait avec tact et douceur. Avec son regard bienveillant, il savait respecter les personnalités, apaiser les doutes, encourager les élans. Il était un chef d’orchestre silencieux qui n’imposait pas la musique. Il nous aidait à l’entendre en nous-mêmes. »
Andrea Lazaro, artiste franco-argentine, a toujours été passionnée par l’art, la sculpture, la peinture et le dessin. Dotée d’un graphisme d’une élégance remarquable, ses premières peintures sont des paysages oniriques peuplés de figures mélancoliques qu’elle fait surgir à partir de taches, d’accidents de relief, déposés préalablement sur la toile. Dès le début, elle met au point sa technique de peinture à base de couches transparentes de plus en plus intenses et précises au fur et à mesure de l’élaboration de l’œuvre. C’est cette même technique que l’on retrouve dans l’ensemble présenté à l’espace Bonnaïs, réalisé au début des années 2000. On peut y apprécier le jeu subtil des transparences qui construisent un espace d’une profondeur où le regard se perd. Du maniement savant du clair-obscur naissent et se multiplient les formes dans un équilibre fragile, toujours à la limite mais qui se maintient.